lundi 23 janvier 2023

Le machiavélique Jean Roland, fantaisiste, chanteur, ...

Inscrit à l’État civil sous le nom de Jean Berteau, Jean Roland est né à Courcelles le 16 janvier 1929. Ses parents étaient Amélie Hambersin et Julien Berteau. Pendant de nombreuses années, il fut domicilié au numéro 16 de la rue du Château d’eau.

Collection Luc Heuchon

Jean-Roland a de nombreuses cordes à son arc. Il est à la fois auteur-compositeur, chanteur, animateur-présentateur, ventriloque, agent artistique et organisateur de spectacles.

Collection Luc Heuchon
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A titre d'exemple, il propose en 1956 un spectacle de variété intitulé "Au pays du rire" avec à l'affiche la chanteuse souvrétoise Retty Murray (1), ...

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Il propose également un spectacle dans lequel, il se produit : "Music-Hall cocktail 1956". Il est aussi l’impresario de la chanteuse belge Anny[sic] Godet (2)

Son premier 45 tours comporte deux titres : "C'est l'amour", valse de A. Tiburce et G. André ainsi qu'une marche composée par l'accordéoniste , "Avec... Avec..." André Verschueren enregistrés sous le label "Will".

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En 1955, Jean Roland voulant se débarrassé d'une maîtresse trop collante à son goût simule une tentative de meutre dont, il est l'objet essayant de faire accuser l'entourage de sa conquête de la pseudo tentative. Pour ce faire, il s'est badigeonné de sang de lapin et s'est ligoté les poignets. Mais, pas de chance pour lui, les enquêteurs ne furent pas dupes.

En octobre 1960, il a enregistré son deuxième disque « Y a toi, y a moi », composition de G. Legrand, Pol Préant et Georges André.

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Après avoir présenté des jeux radiophoniques dans les années 50  à Radio Luxembourg, Jean Roland présentera également pour l'O.R.T.F l’émission «  Nord-Variétés ». L’émission du 30 avril 1961 transmise en direct de la « Foire de Lille » fut même annoncée dans le périodique local courcellois « La Petite Lanterne ». Par la suite, il officiera également à "Radio-Hainaut". Jean Roland y présentera "Pronostic de la chanson" et "Espoir et Evasion du Samedi".

C'est à cette époque qu'il enregistre un 45 tours comprenant   "La marche des croulants" et "Le tango du dragueur" dont la photo illustrant la pochette servira à illustrer l'article de "La Petite Lanterne".

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Membre délégué de l’association « Les Amis de Radio-Hainaut », Jean Roland a participé aux matinées enfantines du Théâtre du Printemps au Palais des Beaux-Arts de Charleroi.
 
Jean Roland est aussi auteur et collabore à la création de chansons. A titre d'exemple, son nom apparaît sur les disques d'Ange-Line, une jeune chanteuse des années 60.

Au cours de la saison lyrique du Palais des Beaux-Arts de Charleroi 61-62, il chante dans les opérettes « Méditerranée » et « Les 3 valses ». C'est à l'occasion de sa participation à l'opérette "Méditerranée" qu'il fait la rencontre de sa première épouse Micheline F. âgée de 18 ans. 

Croisant la jeune danseuse des Ballets de Wallonie dans les coulisses, il lui fit un compliment. Cela suffit pour que la jeune femme tombe follement amoureuse de Jean et l'épouse quelques mois plus tard en 1962;  Mais, cela ne dura pas. Nous verrons le pourquoi un peu plus tard.

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Jean Roland anime de nombreuses festivités à Courcelles et dans la région carolo. Il organise des radios crochets et des concours sponsorisés par les timbres "Valois" et les "Chocolats Jacques".

Pour exemple, prenons les festivités communales de Courcelles organisées  du samedi 26 juin au mercredi 30 juin 1965.

Outre la ducasse, eurent lieu : un tournoi de basket-ball, des luttes de balle-pelote, un défilé de mode, un bal animé par la formation courcelloise "Les Ondes", la première sortie des "Gilles courcellois"...

Deux  festivals d'orchestres et de chanteurs furent également au programme. Plusieurs formations et chanteurs du cru s'y produisirent : "Les Ondes", "Grenzo", l'Hector belge alias Enzo Grazianno (3), "The Electronics"(4), Yvan Daubioul (4), "espoir de la chanson courcelloise".

Enzo Grazianno - © Archives Famille Grazziano

C’est ainsi que le mercredi 30 juin 1965, Jean Roland y présente dans le cadre des festivités un spectacle intitulé « Le triomphe du Musical ». Avec à l’affiche : « Mister Dracula », manipulateur du Cirque d’Hiver à Paris ; les « Killy-Watch », les clowns musicaux du Casino de Saint-Amand.

Après 4 ans de mariage, le temps n'est plus au beau fixe entre Jean et Micheline. En effet, Jean est souvent infidèle. Un jour, il fut même surpris par son épouse et ses parents dans le lit conjugal avec une conquête d'une heure, d'un jour. Sa mère ayant été informée du fait, notre artiste courcellois se mit à genoux devant elle et lui promis de ne plus recommencer car, il avait peur que sa maman ne le déshérite.

En 1967, Jean Roland défraie la chronique judiciaire. Son nom et sa photo sont à la Une des journaux. Il est accusé d'avoir voulu faire assassiner son épouse Micheline car, il est tombé raide dingue de Nadine Q., une jeune artiste âgée de 28 ans.  

En effet, malgré tous ses efforts pour que son épouse Micheline quitte le domicile conjugal et ou divorce, cette dernière compte bien ne pas laisser sa place à sa rivale.

Afin d'arriver à ses fins, Jean Roland  va , dans un premier temps, engager un homme contre rémunération pour apporter des fleurs à sa femme et essayer ainsi de la compromettre. Un coup pour rien... En désespoir de cause, Jean Roland fait alors appel à un tiers : le détective courcellois Félix S. 

Lors d'un premier entretien (03/08/1967) entre Jean Roland et le détective Félix S., il s'agissait de filer la jeune femme pour savoir si, elle avait un amant. Manque de bol pour Jean Roland, Micheline est une épouse fidèle.

Lors d'un deuxième entretien (05/08/1967), Jean Roland pense purement et simplement à la traite des blanches. C'est à dire d'envoyer la jeune femme  aux "barbaresques" (Libanais).

Félix S. fait remarquer à son commanditaire qu'elle était susceptible de réapparaître dans les 6 mois. Alors, notre sympathique courcellois suggéra de la dissoudre dans l'acide. S. rétorqua alors que l'acide ne détruirait pas les cheveux. Notre humoriste courcellois dit alors qu'il suffirait de brûler les cheveux pour que l'affaire soit dans le sac.

Vient ensuite l'idée de faire liquider la pauvre Micheline par des truands français. Pour ce faire, Jean Roland propose à Félix S. la somme de 450 000 francs belges de l'époque (11 155 € actuels) en pièces d'or et en francs belges.

Il est convenu alors que notre aimable Jean drogue son épouse et l'emmène avec lui à un gala auquel, il participe dans le Nord de la France et que Félix S. prenne le "colis" en charge passé la frontière.  Manque de bol, Micheline, trouvant un mauvais goût à la boisson que son gentil mari lui a servi, ne la boit pas. Le plan à échoué.

Mais qu'à cela ne tienne, quelques temps plus tard (08/08/1967), Jean Roland a une autre idée. Compte tenu qu'il doit se produire ce soir-là à un gala à Thuin, il dit à son épouse que l'organisateur du gala viendra la prendre "at home" et la mènera au-dit gala.

Seulement voilà, le soi-disant organisateur n'est autre que notre détective courcellois qui, après quelques kilomètres, avoue à Micheline qu'il a été commandité par son mari pour la faire disparaître. Mais rapidement, il précisera qu'en réalité, il est là pour la sauver. Il l'emmène donc dans un premier temps  à Laon. Mais, Micheline lui demande de la conduire à Reims où, elle séjourne quelques temps à l'hôtel. L'hôtel devant fermer pour l'Assomption, Félix S. ramène Micheline en Belgique et l'héberge chez sa mère à Wandre-lez-Liège.

Le 16/08/1967,  Félix S. vient rendre compte de sa mission à son commanditaire. Par la suite, Félix S. fait écouter à Micheline l'entretien enregistré où, Jean Roland demande au détective si, la "marchandise" a bien été livrée. Le détective ayant répondu par l'affirmative, Jean Roland lui demande si, il s'est bien débarrassé du manteau et du sac à main rouges de son épouse. Oui, répond le détective.

Et , Jean Roland de pousser le cynisme à l'extrême en lui demandant s'il a récupéré l'argent que son épouse avait dans son sac. Non, répond le détective. L'autre de lui rétorquer qu'il y avait une somme importante.

Ironie du sort, Jean Roland avait écrit en son temps une  chanson intitulée "Les devoirs conjugaux", chanson qui fera l'objet d'une réédition.

Collection Luc Heuchon
Après avoir entendu l'entretien et avoir mûrement réfléchi, Micheline f. donne son accord à Félix S. pour qu'il se rendre à la police judiciaire de Charleroi pour raconter toute l'affaire. Ce qu'il fait le 30/08/1967.

Dans un premier temps, Félix est pris pour un affabulateur. Cependant, Jean Roland est interpellé par la police pour interrogatoire. Il nie d'avoir eu l'intention d'assassiner sa femme.

Le mardi 05/09/1967, Jean Roland et Félix S. sont confrontés. Jean Roland continue à nier son intention de faire assassiner son épouse et est placé en garde à vue.

Le vendredi 08/09/1967, le juge d'instruction place Jean Roland sous mandat d'arrêt. Quant à Félix S., le juge l'inculpe pour provocation au crime mais, le laisse en liberté provisoire. Micheline F. dira à plusieurs reprises que Félix S. était  son sauveur car, sans lui, elle serait morte.

 

Le Journal de Charleroi - Indépendance 09-10/09/1967 - Collection Jean-Luc Goossens

Ensuite, les choses s'enchaînent rapidement. Le procès en correctionnel de Jean Roland débute le jeudi 02/11/1967. 

C'est devant une salle comble que se déroule l'interrogatoire du prévenu et l'audition des témoins. Et, Jean Roland continue à nier d'avoir voulu faire tuer son épouse par des malfrats français.

C'est à nouveau devant une salle comble qu'a lieu le lendemain la deuxième journée de procès. Après l'audition des deux derniers témoins, c'est au tour de la partie civile et à la défense de s'exprimer. L'ultime journée du procès a lieu le jeudi 16/11/1967.

Nous sommes le vendredi 24 novembre 1967; C'est le jour du verdict. Micheline F. n'est pas présente à l'audience.  La sentence  tombe : Jean Roland est condamné à 4 ans de prison, 4 000 francs d'amende et 15/20ème des frais et à la privation de ses droits civils et politiques de 5 ans en première instance. Il est également condamné à payer le franc symbolique à titre de dommage moral à son épouse.

Jean Roland se pourvoira en appel. Il comparaîtra à la Cour d'Appel de Bruxelles le 22 mars 1968.

Par la suite, Jean Berteau refait surface dans le monde artistique et continue à enregistrer.

Signalons car, c'est d'importance que Jean Roland a été également producteur de disques. Sa maison de production s’appelait "Disques Majestic" et éditera quelques uns de ses disques persos et  bons nombres d'artistes locaux. 

Il est à noté que c'est chez les "Disques Majestic" que fut enregistré " Resurrection of Vacation", album 33 tours du groupe de rock-blues du bassiste courcellois  Sonny Bono Ignoti, "Vacation". Le line-up qui enregistrera le LP était composé du guitariste Luigi Colu, du batteur Alain Capite et de Sonny.

En 1973, Jean Roland tient le rôle d’un clochard dans un long métrage du metteur en scène vietnamien Pham-Laï. Certaines scènes seront tournées sur le marché de Courcelles. Nous ne savons pas si, le projet a abouti.

Et, Jean Roland de continuer son petit bonhomme de chemin. Ses derniers enregistrements connus datent de 1984.  Il s'agit des 45 tours  :  

"A Courcelles", chanson faisant la promotion des "Pompes C.M. Evrard"  chanté par Jean Roland et du titre "Popeye" chanté par la petite Jenny Muriel,

Collection Luc heuchon

"Le Hit-parade des enfants" et "Buffalo-Bill", chantés par Jean Roland accompagné par "La Chanterie Clair-Matin" de Loverval, "Popeye" et "Calimero", chantés par Jean Roland, accompagné par  "La Chanterie Clair-Matin" de Loverval.

Ensuite, nous perdons sa trace.

Pour terminer, signalons que Jean Roland a participé dans son jeune temps à des tournées de Gilbert Bécaud, Armand Mestral et Lisette Jambel.


Notes

(1) Flore Meurée, pseudonyme Retty Murray  (Courcelles, 1928 - Souvret, 2002) :   voir : Ki, Kwa, Où",

(2) Any Godet (Londres, 1915 - Bruxelles, 1974) : De santé fragile, elle se lance dans la chanson en 1939 et fit une belle carrière. Elle a participé à la Finale belge du Grand-Prix Eurovision 1962 avec la chanson "Hambourg" mais, n'a pas été sélectionnée.

(3) Enzo Grazziano, pseudonyme "Grenzo" : fut le chanteur du groupe courcellois "I Sorrentis" fondé par le guitariste solo Gérard Verdelli. Les autres musiciens étaient le batteur Xavier Di Giacomendrea, le guitariste rythmique Ronco Romaro et le bassiste Luigi Doltorio.  

(4) The Electronics : Groupe de rock et de bal  composé de musiciens courcellois et trazegniens. Le line-up original se composait du guitariste Christian Moriamé  (Tz), du guitariste Alain Dezaire (Co), du bassiste Jacques Houze (Tz), du batteur Robert Camus et du chanteur Jack White (Jacques De Witte)(Tz). Jack White sera remplacé au chant par le courcellois Yvon Daubioul en 1964.

J. White, R. Camus, A. Desaire, J. Houze, Chr. Moriamé - ©Collection Luc Heuchon

Sources biographiques

 
Collot, Olivier

L'affaire Jean Roland en correctionnelle : La technique met en lumière le machiavélisme du chanteur et les " ficelles" de Félix S. 

In  "Le journal de Charleroi-Indépendance",

130e année, 04 et 05/11/1967, p. 1, p. 3 : photos

 Foule en Correctionnelle à Charleroi : La première manche du "match" Jean Roland-S. a tourné au désavantage du détective : Le chanteur nie avoir voulu faire "SUPPRIMER SA FEMME",

In "Le journal de Charleroi-Indépendance", 

130e année, 03/11/1967

Les juges de... : Jean Roland a fermé les yeux à l'énoncé du jugement : 4 ans de prison

In "Le journal de Charleroi-Indépendance", 

130e année, N° 327-328, 25-26/11/1967, pp. 1-2 : photos

 

La diabolique machination à Courcelles près de Charleroi
In « Détective »,
N° 1107, 14/09/1967

M.

Quelques mots avec Jean Roland,
In « La Petite Lanterne »,
38e année, n° 619, 6 octobre 1961, p. [3].

Mercredi…
Mercredi 30 juin,
In « La Petite Lanterne »
42e année, n° 792,  25/06/1965, p. [1]

Simon, Jean
Le théâtre musical carolorégien, ou, …
p. 182, 183-184

Un…

Un courcellois à l’honneur : Jean Roland, vedette de cinéma !!!,
« La Petite Lanterne »,
50e année, n° 1134, 12 janvier 1973, p. [4].

Van Heck

Les confidences de Micheline F. épouse du chanteur Jean Roland

Discographie partielle

Au châlet d'Onoz [Enregistrement sonore] / Jeanrémi . Adios Espana mia [Enregistrement sonore] / J. Huygens et Jeanrémi
. - Courcelles : Majestic Records, 1984
. - 1 disque 45 t. ( 3', 2'46)
. - maj 1171

C’est l’amour [Enregistrement sonore] / A. Tiburce-F. ; Renard-G. André ; orch. Pol Préat. Avec… avec… [Enregistrement sonore] / A. Verschuren-D. ; Soleil-G. Favereau ; orch. Pol Préat
. – [S.l.] : Will, [s.d.]
. – 1 disque 45 t. ( 3’07, 2’15 )

Chez Auguste [ Enregistrement sonore ] / Jeanrémi ; orch. de Jacques Huygens.
Les devoirs conjugaux [ Enregistrement sonore ] / Hugi et J. Berteau
. - Courcelles : Disques Majestic, [s.d.]
. – 1 disque 45 t. ( 3’07, 3’45 ) 

Le tango du dragueur [Enregistrement sonore] / A. Flamme, J. Huygens, Adiani, Jean Roland ; orch. Jacques Huygens . La marche des croulants [Enregistrement sonore] /  J. Huygens, Adiani, Jean Roland ; orch. Jacques Huygens

Les devoirs conjugaux [Enregistrement sonore] / J. Huygens, Jeanrémi . Chez Auguste [Enregistrement sonore] / J. Huygens, Jeanrémi

. - Courcelles : Disques Majestic, [s.d.]

. - 1 disque 45 t. (3'45 , 3'07 )

Mon p'tit chou [Enregistrement sonore] / J. Huygens, Adiani, Jean Roland ; orch. Jacques Huygens . Si tu as la cressonnette [Enregistrement sonore] / J. Huygens, Adiani, Jean Roland ; orch. Jacques Huygens

. - [S.l.] : Olympia, [s.d.]

. - 1 disque 45 tours ( 3'15 , 2'40)

Spirou [Enregistrement sonore] / Delfosse, Hernould, Roland et Sainte ; orch. Hector Delfosse . Zippy [Enregisrement sonore] / Delfosse, Runbel et Roland ;  orch. Hector Delfosse

Auteurs : Luc Heuchon et Alain Richir avec la collaboration de Jean-Luc Goosens.

Contact : alain.luc.richir.heuchon2@gmail.com

Copie partielle autorisée à condition de citer la source sauf pour les articles de presse.

dimanche 26 juin 2022

Joël de Bachy - Alphonse Huleux entre musique de "divertissement" et musique "classique".


Bachy, Joël de (pseudonyme)
 
Le musicien et auteur Alphonse Huleux est né à Courcelles  le 25  mai 1913 sous le signe des Gémeaux. Il était le fils de Louisa, Augustine Bachy et de Jean, Joseph Huleux. Les parents d'Alphonse s'étaient mariés à Souvret le 23 septembre 1905. 

Mais, le sujet de notre article est mieux connu des vieux courcellois sous le pseudonyme de Joël de Bachy(1)

Alphonse Huleux sur le pas de sa porte en 1986 - Photographie ©Luc Heuchon
 
De sa petite-enfance et de sa scolarité, nous ne savons rien. En effet, le sujet ne fut pas abordé lors de son interview;

Il nous semble utile de préciser que l'interview Joël de Bachy réalisée en 1986 fut faite dans le cadre d'un mémoire répertoriant les différents auteurs de l'Entité de Courcelles d'expression française et wallonne. C'est pourquoi, lors de cette interview, il fut surtout fait état des œuvres littéraires de Joël de Bachy. Il est vrai également que le but n'était pas de faire une biographie complète des auteurs.
 
Concernant son adolescence,  nous savons qu'Alphonse Huleux fut très lié avec l'auteur courcellois Aimé Baudet-Ghislain (2). C'est ce dernier qui l'aurait poussé à écrire. Alphonse Huleux se disait fortement influencé par le Symbolisme  principalement par l'écrivain Maurice Maeterlinck.
 
Par contre, nous connaissons une partie de son parcours musical. Nous pouvons écrire qu'il fit ses études musicales au Conservatoire de Charleroi. Nulle part, nous n'avons trouvé de références à l'Académie de Musique de Courcelles. 

En effet, nous savons avec certitude qu'il termina ses études musicales en 1933 à Charleroi avec un Premier prix de piano. Ensuite, il s'inscrivit au Conservatoire de Bruxelles où, après trois années d'étude, il obtint encore un Premier prix de piano.
Ensuite, Alphonse y étudiera pendant trois ans la direction d'orchestre et la composition musicale. Il obtint également un diplôme de capacité pour l'enseignement de la musique vocale dans le réseau d'enseignement de l’État.
 
La première œuvre de Joël Bachy que nous pouvons dater avec certitude s'intitule  "Boduognat des Nerves". C'est une tragédie historique, folklorique et populaire wallonne, en 3 actes et 10 tableaux.
 
Dès cette époque, il collabore avec le chantre courcellois René Godeau. Collaboration qui durera des années. Ils écriront ensemble de nombreuses chansons et opérettes. Ils réaliseront également ensemble trois enregistrements 45t.

Collection Luc Heuchon

La première trace de leur collaboration que nous avons trouvée  se situe en 1936. Année où, ils obtinrent les premier et deuxième prix pour deux chansons (paroles de René Godeau], présentées au concours du «Mouchon d'Aunia"


En 1940, ses études musicales terminées, Alphonse Huleux se consacrera à l’enseignement. Il enseignera la musique à l'Athénée Royal de Tournai, à l'Académie de Musique de Sint-Josse-ten-Noode et à l'Institut psychopédagogique de Charleroi.
 
En juin 1940, le Général De Gaulle lance sur les ondes de la BBC son fameux "Appel du 26 juin". Ce même lundi à Soignies, Alphonse Huleux unit sa destinée à celle de  Nelly Petit.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il publie clandestinement plusieurs chansons patriotiques dont "Quand le Patriote" qui fut crée et chantée par le ténor courcellois Georges Godfroid et «Vers la victoire», une marche qui sera chantée par les chœurs de I.N.R. le 6 juin 1944 dit "le jour J".
 
Collection Luc Heuchon

Nous ne savons pas si Alphonse Huleux fit de la résistance mais, il est sûr qu'il ne resta pas les bras croisés face aux conséquences du conflit. En effet, outre l'écriture de chants patriotiques, il a soutenu durant l'occupation diverses organisations venant en aide aux prisonniers de guerre et aux familles dans le besoin.

Ce fut notamment le cas  avec l'Association Littéraire & Artistique Courcelloise ("Alac") fondée par René Godeau.

C'est ainsi que le samedi 13 septembre 1941, l'Association littéraire organisa un grand gala théâtral avec le concours d'un groupent de jeunes au profit du Comité local de Secours d'hiver avec au programme un pièce en 3 actes "Famille" de Denys et Monique Amiel à la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville. La mise en scène était assurée par Fernand Dubray. La partie musicale étant assurée par un "Grand Orchestre symphonique sous la direction de notre chef d'orchestre local, Alphonse Huleux.

Par la suite, Alphonse Huleux dirigera le "Cercle symphonique Communal" lors de la représentation de l'opéra de Mascagni "Calléria Rusticana", mis en scène par Franz Lefevre.  C'était le 8 févier 1942. Parmi les membres  partie de la troupe, le public put applaudir deux "enfants" du cru : Georges Godfroid du Kursaal d'Ostende et René Gobbe du Conservatoire de Charleroi.

Fin des années 1940, Alphonse Huleux quitte le n° 94 de la rue du 18 juin à Courcelles pour aller habiter à la rue de à Marchienne-au-Pont. C'est également à cette époque qu'il part étudier la « Rythmique Jaques Dalcroze » à Genève. Contrairement à ce qui a été écrit par un de ses  amis,  Alphonse Huleux n'a pas  introduit la Méthode Dalcroze en Belgique mais, il a contribué à son essor.

Collection Luc Heuchon
Rendons donc  à César ce qui appartient à César. En effet, c'est la dynamique Madame Sergine Eckstein qui a répandu la fameuse Méthode Dalcroze en Belgique à partir de 1940 en l'enseignant aux enfants de 4 à 16 ans dans différentes écoles bruxelloises.
 
De 1949 à 1954, Alphonse Huleux enseigne la Rythmique, l’Improvisation au piano et le Solfège. En 1963, il écrit et publie à compte d'auteur  un livre de méthodologie sur le sujet.

En 1958, Joël de Bachy s'est rendu aux Charbonnages de Monceau-Fontaine afin de se documenter pour écrire « Sinte Barbe » une tragi-comédie en 3 actes et 10 tableaux en l'honneur des Gueules noires.
 
Ensuite, c'est dans la revue de l'Association littéraire wallonne le  "Bourdon de Charleroi" que l'on trouvera l'essentiel  de l'activité de Joël de Bachy sous forme de textes en wallon.
 
Son conte musical « L'petite estwèle eyet I'Zeupîre» a été créé le samedi 13 septembre 1986 à Montignies-le-Tilleul.
 
Contrairement à d'autres artistes, il ne nous a pas été possible de retracer plus longuement le parcours artistique de Joël de Bachy vu le manque de documents à ce sujet.

Joël de Bachy (alias Alphonse Halleux) est décédé à Marchienne-au-Pont le 18 janvier 1996. Son corps et celui de son épouse reposent dans la partie ancienne du Cimetière de Courcelles.

Notes 
(1) Au début de sa carrière de compositeur de musique dite de "variétés", Alphonse Huleux avait pour pseudo "Joël Bachy". Quelques années plus tard, un autre "Joël Bachy" se plaignit d'avoir un homonyme. C'est pourquoi afin d'éviter toute polémique, A. Huleux commua son pseudo en "Joël de Bachy"
 
(2) Aimé Baudet-Ghislain, (Courcelles, le 19 juillet 1908 - 1981) : Aimé Baudet-Ghislain était membre de l'Association des Écrivains belges de langue française et membre de l'A.L.W.C. En1961 ou 1962, il est frappé par un drame : le décès de son fils. Mais, ses malheurs ne s’arrêtèrent pas là.

En 1961, Aimé Baudet-Ghislain reçut le Diplôme d'honneur au Prix de Poésie de l'Essai « Souvenir de Nicole Houssa » (Liège).

Il fut délégué de la revue "Panorama et délégué général pour le Hainaut de la revue « L'effort clartéiste » ( Paris).

Aimé Baudet-Ghislain aurait également collaboré aux revues suivantes :

La Gazette de Charleroi, La Critique (Liège), Le Faucon (Namur), Vivre (Bruxelles), Iris (Verviers), Évasion (Louvain,Tribune (Bruxelles), Jeune Hainaut et Héna (Charleroi), Le Phare de Wallonie (Liège), Les Nouvelles (Seraing sur Meuse)

Notre écrivain fut également très ami avec l’ancien secrétaire communal Maurice Hulin. Aimé Baudet-Ghislain était également un fervent supporter de l’U.S. Courcelloise, équipe de football pour laquelle il a écrit un poème. Aimé Baudet Ghislain était  un auteur essentiellement de langue française.

 Sources bio-bibliographiques sommaires

Entretien avec l'auteur en 1986.

Barry, Félicien

270 écrivains dialectaux du Pays noir : livre d'or
. - Charleroi : Ed. du Bourdon, [1958]
. - p. 11.

Livre d'or.. op.cit., p. 59.

Bourdon...

El Bourdon d'ChârIèrwè : 1949-1954
. - Charleroi : Ed. du Bourdon, 
. - p. [43]

Coppe, Paul et Pirsoul, Léon

Dictionnaire bio-bibliographique des littérateurs d'expression wallonne
. - Gembloux : Duculot, [1950]
. - p. 15.

Henry, Y.

Une heure avec un disciple de E. Jacques-Dalcroze : la rythmique va-t-elle révolutionner l'étude de la musique,
«Le Peuple»,
65e année, n° 197, 16 Juillet 1949, p. 4.
 
Heuchon, Luc 
 
Essai de bio-bibliographie des auteurs courcellois
. - Marcinelle : IPSMa, années 1986-87
. - 1ère partie.- pp. 59-65 : ill.

Questionnaire et interview d'Alphonse Huleux en 1986
 
Aimé Baudet-Ghislain, écrivain et correspondant de presse
in "Auteurs de l'Entité de Courcelles d'hier et d'aujourd'hui"
https://lucheuchon.blogspot.com/2017/11/aime-baudet-ghislain-ecrivain-et.html

Leclercq, Françoise
 
La rythmique Jaques-Dalcroze en Belgique au XXe siècle
. - https://dalcroze.eu/notre-histoire/

Lempereur, Émile

Les lettres dialectales en Hainaut au Pays de Charleroi
. - Charleroi : Luro, 1950
. - p. 90.

Meurée (René)

Nos scrijeus : anthologie 

. - Courcelles : Ferme de la Posterie, 1976

. - p. [16-22].

R. D.

Joël Bachy : compositeur wallon,
« La Dernière Heure »,
09 Avril 1947.

Un…

Un courcellois à l’honneur,
« La Petite Lanterne »,
38e année, n° 52, 07/10/1949, p. [1]


Discographie


A l’escole. Hiyo Han : saynète de Joël Bachy, France Molle,
Jacques De Burges, Annie De Burges, René Godeau. Danse
à cinq = Les Waufes. Le mète cinquante [Enregistrement sonore] /
[paroles et musique] Joël Bachy
. – Courcelles : Bachy, [19??]
. – 1 disque : 45 t ; 18 cm
. – Titre général face 20.131, E djouant aurond [sic]
. – Titre général face 20.132, René Hallet chante
 
Le ciel de Wallonie. Wallon, réveille-toi [Enregistrement sonore] /
Paroles et musique Joël Bachy ; chanté par Georges Godfroid
.- Belgique : His Master’s Voice, [195?]
. – 1 disque : 78 t, mono ; 25 cm
. – V.B. 1001, V.B. 1002B . G.P.B.3

Marine [Enregistrement sonore] : suite pour piano / Alphonse Huleux
.- [S.l.] : Zéphir, [195?]
. - 1 disque : 45 t ; 18 cm
. - Contient : Face 1, Lever du jour au bord de l’océan. Plantes au fond
    de la mer. Face 2, La pieuvre. Vagues

René Godeau chante [Enregistrement sonore] / René Godeau ; Joël Bachy
. – [Courcelles] : Bachy, [19??]
. – 1 disque 45 t ; 18 cm
. – Contient : Avote santé. El tate au suke. Les arondes. In P’tit toûr à tourniquet


Partitions

L’amour en tête = L’amour dins l’tièsse : opérette en 1 acte [Musique imprimée]
. – Paris ; Courcelles : Ed. Bachy, [19??]

L’amour en tête = L’amoûr dins l’tièsse : valse . Moi = Mi : rumba-boléro
[Musique imprimée]
. – Paris ; Courcelles : Ed. Bachy,[19??]
. – 1 partition ([16] p.) ; 30 cm
. – Extrait de l’opérette « L’amour en tête = L’amour dins l’tièsse

Augustine : one step : le grand succès de René Godeau [Musique imprimée] /
paroles de René Godeau
. – Bruxelles : Ed. J. Cremer, [19??]
. – 1 partition ([4 p.]) ; 28 cm


Chansons de Wallonie : wallonnes et françaises : avec accompagnement de piano
et d’accordéon [Musique imprimée]
. – Courcelles : Bachy, [19??]
. – 19 p. ; 35 cm

Le ciel de Wallonie [Musique imprimée] : chœur pour quatre voix d’
hommes, ou chorale mixte, sans accompagnement
. – Courcelles : Bachy, [195?]
. –1 partition ([3]p.) ; 27 cm

Ell’nag’ comme une sirène : création René Godeau [Musique imprimée] /
paroles René Godeau ; musique Joël de Bachy
. – Bruxelles : Ed. J. Cremer, [19??]
. – 1 partition ([6] p.) ; 27 cm

Ene pètite tasse [Musique imprimée] / [paroles] de René Godeau ;
[musique] de Joël Bachy
. – Courcelles : Ed. Bachy, [195?]
. – 1 partition ([4]p.) ; 31 cm

Etindez tchîpler les mouchons [Musique imprimée] : pour une voix et piano / paroles de Louis Lecomte ; musique de Joël Bachy
. – [S.l. : s.n., 19??]
. – 1 partition (2 p.)

Ô ! Europe, ma patrie, Ô ! France, ma patrie, ou, Le ciel de Wallonie [Musique imprimée]
. - Marchienne-au-Pont : Chez l'auteur, [198?] 
. - 1 partition
Collection Luc Heuchon

L’houyeu [Musique imprimée] / paroles de René Godeau ; musique de 
Joël Bachy et R. Godeau
. – Bruxelles : Cremer, [194?]
. – 1 partition (3 feuillets) ; 27 cm
. – (Chansons de la vie wallonne)

Marine [Musique imprimée] : suite pour piano / Alphonse Huleux
. – [S.l. : s.n., 196?]
. – 1 partition (12 p.) ; 32 cm

On a v’nu volèr mès lapins [Musique imprimée] / paroles de René
Godeau ; musique de Joël Bachy
. – [Courcelles : Bachy, 195?]
. - 1 partition ([1]p.) ; 34 cm

Près du feu qui brille [Musique imprimée] : créée par Modeste Molle /
paroles de René Godeau ;  musique de Joël Bachy
. – Charleroi : Centrale catholique du Théâtre et de la Chanson, [19??]
. – 1 partition ([7] p.) ; 30 cm
. – Contient : Vive la bière
. – Répertoire des Moissonneurs de Belgique

Quand le patriote… [Musique imprimée] / paroles et musique de Joël Bachy ;
chanté et créé par Georges Godfroid ; ill. d’A. Henreaux
. – Courcelles : Ed. J. Bachy, [1945]
. – 1 partition [(4p.)] ; ill.

Salut Courcelles [Musique imprimée] / paroles de René Godeau ; 
musique de Joël Bachy
. – [Courcelles : Bachy, 1960]
. – 1 partition ([3 p.]) ; 34 cm


Sérénade pour piano [Musique imprimée] / par Alphonse Huleux
. - Bruxelles : Schott Frères, ,1951
. – 1 partition (4 p.) ; 34 cm

Si jolie = Si djolîye : tango . Le bonheur = El bouneûr : tango [Musique imprimée]
. – Courcelles ; Paris : Ed. Bachy, [19??]
. – 1 partition ([14] p.) ; 27 cm
. – Extrait de l’opérette « L’amour en tête » = « L’amour dins l’tièsse »

Sous mon petit toit rouge : slow-fox chanté par Alfred Leduc à Bruxelles-Conférences [Musique imprimée] / paroles de René Godeau
. – Charleroi : Ed. des Moissonneurs de Belgique
. - 1 partition ([4 p.]) ; 36 cm

Un P’tit Toûr à Tourniquet : valse / paroles de René
Godeau ; musique de Joël Bachy. Les Arondes / musique de Joël
Bachy ; paroles de René Godeau. A Vote santè : danse wallonne /
musique et chorégraphie de Joël Bachy. Le mète cinquante : valse /
paroles et musique de Joël Bachy [ Musiques imprimées]
. - Courcelles : Joël Bachy, [195?]
. – 1 partition ([15]p.) ; 26 cm

Bibliographie

Monographies

Au fil du rêve recueil de poèmes
. – Courcelles : Bachy, [ 194??]
. - ? p. ; ? cm

Augusse èy Augustine : comédie-opérette en 1 acte et 2 tableaux
. - Courcelles : Bachy, [ 194?]
. - ? p. ; cm

Boduognat des Nerves : tragédie historique, folklorique et populaire wallonne, en 3 actes et 10 tableaux
. - Courcelles chez l'auteur, [193?]
. - ? p. ; ? cm

Cahiers pédagogiques : méthodologie du rythme / Alphonse Huleux
. - Marchienne-au-Pont : Alphonse Huleux, 1963
. - 107 p. : ill. ; 25 cm

Chansons de Wallonie [Musique imprimée] / wallonnes et françaises : avec accompagnement de piano ou d'accordéon
. - Courcelles : Bachy, [194?]
. - [ 17 1 p. ;  35 cm

Europe, ma patrie, ou, Vive la Wallonie : fresque théâtrale en 1 acte
. - Courcelles : Bachy, [ 194?]
. - ? p. ; ? cm

Mes chijes : [contes et nouvelles]
. – Courcelles : chez l'auteur, [193?]
. - ? p. ; ? cm

La naissance de Djean Fènasse dit Le Carolo racontée par lui-même [manuscrit]
. – [Courcelles : chez l’auteur, s.d.]
. – 1 vol.

Pa-d'zous l'quatième pouplî : comédie-opérette en 3 actes
. - Courcelles : chez l'auteur, [193?]
. - ? p. ; ? cm
 
Sainte-Barbe : tragi-comédie en 3 actes, 1 prologue et 4 tableaux
. – Charleroi : Éditions du Bourdon, [ 1958 ]
. - 15 p. ; 27 cm

Textes et chansons

El Bourdon

Sainte-Barbe : tragi-comédie en 3 actes, 1 prologue et 4 tableaux,
7e année, n° 67, Mars 1955, p. 65-68.
7e année, n° 68, Avril 1955, p. 89-98.

Le coq vallon : [chanson]
8e année, n° 79, Mars 1956, p. 64,

Marcinelle : [chanson]
8e année, n°85, Septembre 1956, p. 259.

L'amour dins l'tiesse : comédie-opérette en un acte / livret et musique de Joël Bachy,
9e année, n° 105, Mai 1958, p. 124-131.

Vla Coûrcèle : tchanson dou millénére / paroles de Omer Bastin ;
musique de Joël Bachy,
12e année, n° 633, Septembre 1960, p. 183.

Pourmènade en Ardennes… : [poésie],
26e année, n° 266, 1974, p. 95.

A Aimé Baudet-Ghislain : [poésie],
34e année, n° 342, Janvier 1982, p. 7.

Deuy’
34e année, n° 348, Septembre 1982, p. 13.

Clere Vive et courtes djambes : [poésie],
35e année, n°353, Février 1983, p. 14.

Beethoven : [poésie],
35e année, n° 357, Juin 1983, p. 20.

Istwore Sainte-Barbe : [monologue],
36e année, n° 371, Décembre 1984, p. 21-22.

L'Eau-d'Eure : [poésie],
36e année, n° 379, Octobre 1985, p. 17-18.

Nowé : [poésie],
36e année, n° 381, Décembre 1986, p. 10.

Schubert : parler de Courcelles,
37e année, n° 390, Novembre 1986, p. 10,

Volez mes hirondelles ! = Volèz, mes arondes !

Vitrau,
39e année, n° 405, Avril 1988, p. 18
 
Petite Lanterne

Marchienne-au-Pont / paroles et musique de Joël de Bachy,
51e année, 30/08/1974, p. [2]
 
Pro Wallonia.


Le Ciel de Wallonie / paroles et musique de Joël Bachy,
8e annuaire, 1946, p. 28.

Études sur la chanson populaire wallonne,
8e annuaire, 1946, p. 25-28.

Coûrcelles : [poésie]
10 e annuaire, 1949, p. 32.





 


lundi 30 août 2021

Jean-Pierre Romain, musicien et apilculteur...

Jean-Pierre Romain, musicien et apiculteur...

 

Jean-Pierre Romain in "L'Af'Fabule de Jean" © "Trirème"

Comme bien des courcellois, Jean-Pierre Romain est né à Gosselies. Nous étions le lundi 15 mars 1954.

Le jour de sa naissance, le magazine "Elle" annonce la création par l'Opéra monégasque de l'Oratorio composé par le chanteur Léo Ferré sur le thème de "La Chanson du Mal Aimé" d'Apollinaire.


Magazine "Elle"

Trois jours plus tard, son père se présente au bureau de l’État civil de Courcelles pour déclarer la naissance de son fils Jean-Pierre. L'officier de l’État civil refuse ce prénom car à l’époque, les prénoms composés ne sont pas admis.

Qu'à cela ne tienne, Monsieur Romain père dit d'inscrire son bambin sous le prénom de Jean avec comme second prénom Pierre. Mais, dans la vie de tous les jours, Jean sera Jean-Pierre.(1)

Mais avant tout, Jean-Pierre est le fils d'Odette Vanescote et de Paul Romain. A l'époque, Paul est  employé à l'Usine de la Providence à Marchienne-au-Pont.

Quelques années plus tard, sa maman Odette donne naissance à son son cadet Philippe.

Le petit Jean-Pierre fait ses études primaires à l’École communale de Rianwelz. Ensuite, ses parents l'inscrivent à la section "Sciences économiques" de l'Athénée provincial de Morlanwelz car, il est prévu qu'il devienne comptable et J.-P. aime cette matière.

Cependant, la perspective  de passer une partie de sa vie derrière un bureau à aligner des chiffres ne lui plait guère. C'est pourquoi,  il pense plutôt  s'orienter vers une carrière musicale vu ses excellents résultats à l'Académie de Musique.

Quand Paul Romain (accordéoniste amateur)  inscrit son fils à l'Académie, il souhaite que ce dernier apprenne à jouer de l'orgue à l'instar du parrain du gamin, organiste au Temple protestant de Courcelles. Faute d'orgue à l'école de musique, Jean-Pierre apprend le piano. Jean-Pierre est âgé de 6 ans lors de son inscription.

Outre le piano, il apprend également la Musique de Chambre avec la redoutée Mademoiselle Marguerite Boitte, excellente professeure au demeurant. Il suit également les cours de Chant donnés par Mademoiselle Jeanmart. 

Quand vient le moment de choisir un second instrument, un ensemble de de circonstances fait que Jean-Pierre choisit le basson et suit le cours du professeur Pol Duvieusart.

Dans les faits, son pater familias souhaite que Jean-Pierre apprenne le violoncelle. Mais voilà, son fiston est déjà trop âgé  pour ce faire. Alors, le choix se porte sur le Hautbois. Mais manque de bol ! L'instrument qui devait être prêté gracieusement au jeune et talentueux Jean-Pierre a disparu dans la nature. Reste donc le basson...

En dehors de cela, notre jeune pianiste se produit déjà en public via l'Académie ou encore, en accompagnant le ténor et acteur amateur Pierre Van Peuter (2)lors de ses tours de chant.

       Jean Van Peuter ©Archives Marianne Masquelier

En 1973, Jean-Pierre Romain et Christian Debauve, également élève de l'Académie de Courcelles, sont sélectionnés pour participer à la  9ème édition du concours musical Pro-Civitate qui eut lieu du 4 au 15 novembre. A l'issue de la compétition, ils reçoivent chacun un 2ème prix.

Archives Christian Debauve



Suite à cela, Jean-Pierre crée avec Hector Bricq, élève et futur directeur de l'Académie de Musique de Courcelles, un trio qui se produit lors de différentes événements ayant lieu à Courcelles.

A l'époque , Jean-Pierre vient de terminer ses études secondaires et ses études musicales avec succès. Dès lors, il décide d'entrer au Conservatoire afin d'affiner ses connaissances musicales. Son choix va se porter vers le Conservatoire de Mons car, il souhaite se perfectionner en intégrant la classe du pianiste Jacques Genty(3).

Là, Jean-Pierre suit le cursus normal : Solfège, Histoire de la Musique, Composition et Harmonie.

En 1976, il enseigne le piano et la Musique de Chambre à l'Académie de Musique de Courcelles en remplacement de Mademoiselle Boitte admise à la retraite.

Quelques années plus tard (86-87), il reprend le chemin du Conservatoire de Mons pour se perfectionner en composition chez Paul Ledoux pendant 6 ans. La formation est éreintante (une composition par semaine) et une fois terminée, Jean-Pierre est sur les rotules.  Il se dit : "j'ai 50 ans et ma vie est finie". Il lui faudra 2 ans pour s'en remettre, s'atteler à de nouveaux projets et  prendre "la vie comme elle vient" .

Ajoutons à cela que Jean-Pierre, comme bon nombre d'enseignants, donne cours dans plusieurs académies afin d'avoir un horaire de travail complet. Dans le désordre : Académie de Courcelles, Binche, La Louvière, Gosselies, Montigny-le-Tilleul.

Et avant les restrictions budgétaires, Jean-Pierre joue du basson lors des représentations d'opérettes au Palais des Beaux-Arts de Charleroi et à Lille. Il participe également en tant qu'accompagnateur à différents projets artistiques. 

En 1992, Jean-Pierre se consacre en dilettante à l'apiculture en aidant son père Paul au rucher que ce dernier a créé en 1947.

Le 16 septembre 1994, la pièce d'Armand J. Deltenre et de Jean Louvet "La Nuit de Courcelles" est créée à l'Hôtel de Ville de Trazegnies. Cette pièce dramatique relate "La Tuerie du 18 août 1944" qui eut lieu sur le territoire de la commune de Courcelles en représailles à l'assassinat d'Oswald Englebin, bourgmestre rexiste du Grand Charleroi.

Cette pièce est  mise en scène par Jacques Herbet,  Pierre Louvet et Michel Meurée. Jean-Pierre participe à l'écriture de la musique émaillant la pièce avec Christian Leroy et Marc Leclef.

Jean-Pierre fut également l'accompagnateur avec son collègue Philippe Verly de la "Chorale des XVI" pendant plusieurs années. 

Il a également fait partie de l'ensemble "Arabesque" avec Françoise Hesbain et Jean-Louis Duez dans les années 90. C'est à cette époque en 96-98 qu'il commence à écrire "Stabat Mater" en reprenant l'ébauche de morceaux écrits au décès de sa grand-mère alors qu'il était âgé de 12 ans. L'ensemble "Arabesque" en interprète quelques morceaux lors de leurs récitals.

A l'issue d'un de leurs spectacles, des spectateurs intrigués et enthousiastes viennent à la rencontre  du trio pour demander quels sont ces morceaux et encouragent Jean-Pierre à continuer sa composition.

Un grand moment de la carrière de Jean-Pierre est la création le vendredi 27 mars 1998 de son "Stabat Mater"  dont, il a écrit la musique sur un texte de Jacques Lefebvre. L’œuvre est jouée dans l'église paroissiale "Saint-Martin" de Gouy-lez-Piéton, nouvellement rénovée. Un des récitants est  notre concitoyen, l'acteur et metteur en scène Maurice Lebrun. L'autre récitant est une récitante, Marie-Françoise Favay. Au chant, la soprano Françoise Hesbain et la basse Jean-Louis Duez.

Carton d'invitation (Collection Luc Heuchon)

Deux chœurs participent à l'événement "La Marcianelle" dirigée par Jean Dieu et "Ostinato" dirigé par Marie-Paule Nemeghaire ainsi que le groupe "The Cradle". Quant à Jean-Pierre Romain, il dirige l'orchestre de chambre "Ostinato".

En 1998, son père décède et Jean-Pierre reprend d'une manière toute  professionnelle le "Rucher Romain". Il possède non seulement des ruches dans la province de Hainaut mais, également dans le Sud de la France.

Les 1er et 2 mai 1998, l'ensemble "Arabesque" participe avec le troupe théâtrale "El Pavé picard binchou" à la représentation au "Kursaal" de Binche du cabaret "El Pavé dans la mare".

Les 28 et 29 août 1999, "Arabesque" collabore à nouveau avec "El Pavé picard binchou" dans la pièce musicale "Sous les draps de la dentellière", texte de Jacques Lefebvre et musique de Jean-Pierre Romain.

Produits du Rucher Romain.
 
Il est à l'origine de la création du trio "Trirème" avec Marcel Lebrun.  L'idée a germé suite à une demande faite par des fidèles du  Temple protestant à Maurice Lebrun de trouver une idée pour marquer les fêtes pascales et de Noël. Maurice s'en est ouvert à Jean-Pierre, son ami de longue date qui a suggéré de mettre de la musique entre les textes que sélectionnerait Maurice et d'associer à l'aventure le  trompettiste binchois Olivier Dufour.

C'est ainsi qu'ils présentèrent au Temple et ailleurs le spectacle "Noël Nouvelet" qui rencontra un vif succès. Sur la lancée, furent créés successivement "Défendu aux pessimistes" et "L'Af'Fable Jean.

                                              (Collection Luc Heuchon)

Pour mémoire, "L'Af'Fable Jean" fut joué à maintes reprises dont à "La Ruche Théâtre" en 2011 et à "La Maison de l'Imprimerie" à Thuin en 2012. 

Notez dans vos agendas que "L'Af'Fable Jean" sera de nouveau  à l'affiche de "La Ruche Théâtre" de Marcinelle en janvier/février 2022.

En 2014, notre pianiste décide d'arrêter d'enseigner tout en continuant ses activités apicoles.

Mais, Jean-Pierre Romain n'a pas abandonné la musique. Actuellement, il est toujours l'organiste-maître de choeur de la chorale  du Temple protestant de Courcelles. Il fait également partie de la chorale souvrétoise "Choeur à coeurs"(4) dirigée par son épouse Marie-Paule Nemeghaire.(5) Outre le chant, J.-P. y assume également l'accompagnement au piano. Il en est également l'harmonisateur-arrangeur.

Notes :

(1)  Ses deux enfants l'appellent "Maximilien". Va savoir pourquoi ???   Et, il arrive qu'on le salue  en lui disant "Bonjour Romain".

(2) Pierre Van Peuter : menuisier de son état et ancien élève de l'Académie de Musique de Courcelles. Médaille du Gouvernement "Chant" 1951 et Médaille du Gouvernement "Chant et Art lyrique" 1952. Il faisait partie de la troupe théâtrale de l'Y.M.C.A./U.C.J.G. - Union Chrétienne des Jeunes Gens du Temple protestant de Courcelles avec Maguy Delire, Chrisitian Barbier, Jenny Dubois et André-Pierre Masquelier, ...

(3) Jacques Genty, pianiste belge. Il fut l'époux de la grande violoniste Elvire Bobesco et un ami de l'acteur Louis de Funès. Il arrivait que Jacques Genty remplace De Funès certains soirs au piano-bar dans lequel ce dernier jouait.

(4) Choeur à coeurs : chorale à 4 voix mixtes crée en septembre 2005 par Marie-Paule Nemeghaire et son époux Jean-Pierre Romain. A l'origine, 35 chanteurs de tout âge venant d'horizons très différents.

(5) Marie-Paule Nemeghaire : maître assistant à la Haute Ecole - Institut pédagogique Depré. Elle a été maître de choeur de la chorale "Boîte à chansons" de Leernes (Fontaine-l'Evêque) (création 1985).

Sources biographiques :

Sources orales :

Interview de Jean-Pierre Romain par Luc Heuchon du 1er avril 2020

Entretien avec Madame Marianne Masquelier concernant son parrain Pierre Van Peuter + consultation de ses archives
Interviews de Maurice Lebrun par Luc heuchon des 6 et 29 juillet 2021
 
Sources écrites
 
Académie...
50e anniversaire de l'Académie régionale de Musique [programme]
. - [Courcelles : Académie régionale de Musique, 1976]
. - 1 vol. : ill.
 
Debauve, Christian  
Dossier de presse

Sources Internet
 
https://www.pavepicardbinchou.be

https://www.telesambre.be
https://triotrireme.be
 
Auteurs : Alain Richir et Luc Heuchon                                          Contact : alain.luc.richir.heuchon2@gmail.com                                Reproduction partielle autorisée sous réserve de citer la source sauf les photos qui restent la propriété de leurs possesseurs voir  le copyright ©