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dimanche 20 décembre 2020

Jacky Musialik

Jacky Musialik

Jacky Musialik est né dans une famille polonaise au pied du terril n° 5 de Trazegnies. C'était le 12 novembre 1947. Son papa était  gueule noire. 



Époque "Barnum" (Archives J. Musialik)

Dès l'âge de 6 ans et demi, Jacky apprend à jouer d’un instrument très en vogue à l’époque, l’accordéon. Il suit les cours de solfège de l'Académie de Trazegnies et pour l'instrument, il se rend en tram à Chapelle-lez-Herlaimont. Son prof d'instrument Arthur Devillé devenant trop âgé, il change de professeur et  ses cours d'instrument lui sont prodigués par Raymond Hartéon (de Souvret) et se donnent à son domicile. Jacky fait également partie du Club d’Accordéonistes Fontainois.

De 7 à 12 ans, il se produit sur différentes scènes de la région en jouant de l'accordéon accompagné d'un batteur plus âgé. 



Jacky 12-13 ans sur scène (Archives J. Musialik)
 
Il se souvient encore d'une petite ducasse qui avait lieu à Courcelles-Sartis et où, il joua sur une scène dressée devant le Garage Vincent. Ce sont surtout ses mollets qui s'en souviennent car, il dut rentrer chez-lui avec son instrument à pied car vu l'heure tardive, il n'y avait plus de tram et cerise sur le gâteau l'âme charitable qui devait le ramener à son domicile lui fit faux bond.

Mais, la musique est en mutation. Le rock 'n' roll venu des States est la musique en vogue chez les  jeunes.

C'est pourquoi à l'âge de 15 ans, Jacky fit partie d'un ensemble orchestral "The Spitfires" uniquement composé d’accordéonistes du Club d’Accordéonistes Fontainois sous l’égide de Raymond Hartéon. 


Une partie du groupe d’accordéonistes se transforme en groupe de rock et de bals. Jacky devient batteur-chanteur. Trois autres accordéonistes deviennent guitaristes, le professeur d'accordéon devient bassiste,... à la contrebasse. Jules Dominianczyks de Souvret joue de la guitare solo.

In fine, le groupe est composé de quatre guitaristes et d'un batteur-chanteur : Jacky. C'est le professeur de musique Raymond Hartéon qui s'occupe des arrangements musicaux. 


Les "Spitfires" : à l'avant-plan Raymond Hartéon  (Archives J. Musialik)

L’orchestre joue souvent au Château de Trazegnies. C'est d'ailleurs-là que le groupe répète gratuitement grâce à la bienveillance de Lucien Toffi et de son  épouse Liliane, tenanciers du café du Château. Jacky se souvient qu'à l'époque, Lucien donnait à chaque musicien 400 francs pour leurs prestations. Pour eux, un vrai pactole... 

Bien vite, le besoin se fait sentir que le chanteur doit être à l’avant de la scène. C’est Jacky qui occupe la place et est, dans un premier temps, remplacé à la batterie par un des guitaristes du groupe. Par la suite, le groupe fera appel à un batteur nommé Isidore (dit Vincent) venu de Chapelle-lez-Herlaimont. 
Mais, le groupe ne fait pas long feu.


Et, Jacky intègre un autre groupe,  les "Blackson's" (1965-67). Le groupe est composé de : Isidore (dit Vincent)  de Chapelle à la batterie ; Michel Zanca de Chapelle à la basse ; Jacky himself, chanteur ; Jules Dominianczyk  à la guitare solo et fait office de chef d’orchestre ; Pierrot Dequesnes de Goutroux à la guitare  rythmique et au sax. Quant au gars au synthé, Jacky ne souvient plus. Eh Man, si tu te reconnais, fais le nous savoir...



Les "Blackson's" à leurs débuts (Archives J. Musialik)


(Archives J. Musialik)


Les Blackson's à Mariemont (Archives J. Musialik)


Les Blackson's sur scène (Archives J. Musialik)

En 1967, Jacky participe pendant quatre semaines au "Jeu de la Chance" organisé par l'O.R.T.F.à Paris. C'est cette émission qui fera connaître Thierry Le Luron et Mireille Matthieu. C'est avec la chanson "Lady Mary" qu'il se qualifiera pour le premier tour. Une grève de l'O.R.T.F. mettra fin à l'aventure. 


(Archives J. Musialik)


Jacki à Paris (Archives J. Musialik)

Les  Blackson’s viennent de se séparer et les "Jewels" cherche un chanteur. A l'origine, le groupe est composé de l’organiste Jean-Pol Rassart, ancien musicien d’André Brasseur ; le trompettiste  Michel Debaise ; le saxophoniste  André Gabreau ; le guitariste Marc Hendrix ; le batteur Jean-Pierre Onraedt et un certain Jean-Jacques Blairon plus connu sous le pseudonyme de "J.J. Lionel". Les batteur et bassiste des "Jewels" deviendront plus tard musiciens du Wallace Collection.


(Archives J. Musialik)

C'est alors que  JJ Lionel vient chercher Jacky pour passer un casting afin intégrer les "Jewels », orchestre qui répète à Binche. Il interprète une ou deux chansons pour faire montre de son talent et est engagé de suite. 

En effet, les "Jewels" devant se produire aux Pays-Bas dans le mois qui suit, les choses doivent aller vite. Le temps de monter un répertoire et le groupe est prêt pour se produire au "Moulin rouge", un cabaret très sélect d'Amsterdam. Le groupe joue en intermède entre les numéros de streap-tease et les diverses attractions. 


L'avant-dernière soirée de leur contrat, le patron de la boîte avoue à Jacky que jamais, il n'avait connu une telle ambiance que lors des prestations des Jewels. En effet, chaque soir, les spectateurs présents montaient sur les tables quand le groupe commençait à jouer quelques airs de gilles pour mettre un peu plus d'ambiance.
 

Après la dissolution des "Jewels", Jacky continue à chanter avec une nouvelle formation : "Barnum". Jacky se souvient que le groupe était composé de trois cuivres, trois guitares, d'une batterie , d'un synthétiseur et  évidemment, d'un chanteur...



Barnum (Archives J. Musialik)

A l’origine, font partie du groupe : les organiste, trompettiste, saxophoniste, batteur, et bassiste de Salvatore Adamo. Entres autres : au trombone Robert Deltenre qui lui continua avec les New Ramblers et Oberbayern et à la guitare solo un dénommé Genesse. Barnum fait régulièrement la première partie du tour de chant de  Claude  Barzotti,  des Nanas, … .


Barnum sur la scène de l'Hôtel de Ville de Trazegnies (Archives J. Musialik)

Le groupe "Barnum" fut un groupe à géométrie variable composé de musiciens amateurs éclairés, de musiciens semi-professionnels et ou professionnels. A part quelques musiciens "attitrés", il eut aussi de nombreux musiciens de passage : musiciens d'Adamo, de Wallace Collection, de Claude Barzotti. 

Barnum sur la scène de l'Hôtel de Ville de Trazegnies (Archives J. Musialik)

Le groupe verra passer : Robert Deltenre, trombone ; Alain Cancier, batterie ; Jean-Francis dit "Minus", batteur (entre autres d'Adamo) ; Franck Fievet, piano ; Alain Locoge, guitare basse ; ... Et, tenez-vous bien : 2 cuivres de la célèbre Musique des Guides qui, ces années-là, était dirigée par un enfant de Courcelles : le futur major Yvon Ducène. Ces deux cuivres faisaient déjà partie des Blackson’s. Il s'agit de Gérard Sabbe, trompettiste et Bernard Jankowiak, saxophoniste.



Barnum (Archives J. Musialik)

Jacky et son groupe se produisent 2 à 3 fois par semaine au S.H.A.P.E. à Mons. Et, il n'est pas question que Jacky chante en "anglais yaourt". Cela n'aurait pu passer vu le public majoritairement d'origine anglo-saxonne. Le répertoire du groupe est essentiellement composé de titres de crooners anglo-saxons bien connus Tom Jones, Engelbert Humperdink, Franck Sinatra, Nat King Cole et bien d’autres…



Le crooner en action - Archives J. Musialik

En 1975, Jacky est sélectionné par un jury de la RTB pour l'émission TV "Si l'on chantait". Jean-Loup Viseur le convoque à Bruxelles le lundi 10 février et le mardi 11 février. In fine, Jacky a le privilège de chanter à la télévision avec le chanteur français Mouloudji.


En 1976, il enregistre un 45 tours comportant deux titres signés Jean-Pierre Onraedt et 

Guy Maroille (2). Le disque est chanté en anglais par Jacki qui a, pour l'occasion, pris le pseudonyme de Lee Norman. Il est accompagné par l'orchestre "Sharck".



(Archives J. Musialik)

C'est également en 1976 qu'il enregistre le disque "La Lettre" écrite en collaboration avec Claude Barzotti. Jacques Mercier écrira un article assez élogieux à ce sujat dans la revue "Télémoustique"


Myriam, Jacki Musialik et Claude Barzotti  (Archives J. Musialik)


Télémoustique - Article de Jacques Mercier  (Archives J. Musialik)

En 1979, Jacky épouse Myriam Deroux de Mons qui lui donne un fils en 1981. Peu après, il décide d'arrêter de chanter sur scène. Néanmoins, il enregistrera encore deux quarante-cinq tours dont un en 1982 avec en face A : "Je voudrais changer le monde". "Rentré dans le rang, il continue sa carrière professionnelle chez Fiat à Waterloo avec le grade de contremaître. 


Les "Blackson's" à Nivelles accompagné d'une danseuse (Archives Jacky Musialik)

D'après les documents que nous avons pu parcourir, il semblerait pourtant que pour son  tout dernier tour de chant, Jacky a bouclé la boucle un peu plus tard en revenant dans sa commune natale. Et, cela eut lieu sur la scène de la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville de Trazegnies le samedi 26 novembre 1983 à 21 heures tapantes à l'occasion du "Gala du Lycée" de Trazegnies. Tenue de ville obligatoire - Parking assuré - Tenue de soirée souhaitée.


Nous avons également trouvé la trace d'un autre enregistrement "Seul", le dernier, paru en 1983 sous le label Lark Records.


Gala du Lycée de Trazegnies (Archives J. Musialik)

Cependant, le virus de la chanson n'est pas complètement éradiqué chez  Jacky. En 1996, il décide de participer à l'émission  "Pour la Gloire". Il est sélectionné et le 28 juillet 1997, il est opposé au jeune Cédric Denis âgé de 18 ans sur le plateau de la RTBF. Pour l'occasion, Jacky interprète la chanson "La Dernière séance" d'Eddy Mitchell, un de ses chanteurs favoris. Cédric Denis chante "Mexico" de Luis Mariano.


"Pour la Gloire"(Archives Jacky Musialik)

(Archives Jacky Musialik)

Maintenant, Jacky chante encore à l'occasion de fêtes polonaises avec un ancien des Blackson’s : Jules Dominianczyk.

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Jules Dominianczyk et Jacky au Banquet annuel 2016 de SPK Mons-Borinage
(Photo Henryk Tomczak)


















 

Et, la voix est toujours là !

Notes :

(1)  Le "Jeu de la chance" était  présenté par Raymond Marcillac et Roger Lanzac.

(2) Jean-Pierre Onraedt et Guy Maroille ont fait partie du groupe "Morning Dew". Guy Maroille s'est tué en voiture en revenant d'un concert.  Font également partie de la formation Dino Leonardi et Jean-Jacques Blairon. Jean-Pierre Onraedt a fait partie du groupe "Wallace Collection". Actuellement, il est toujours actif et possède un studio d'enregistrement.

Sources biographiques

 Jacki et Myriam Musialik,

 Jules Dominianczyk,

Jean-Pierre Onraedt,

Articles de presse 

"La Nouvelle Gazette",

"Télémoustique",

"Télépro"   

 

 Discographie 

(Collection Luc Heuchon)






(Collection Luc Heuchon)



(Collection Luc Heuchon)

 

Alain Richir et Luc Heuchon

(Tous droits réservés - Reproduction partielle autorisée sous la condition de citer la source.)


vendredi 27 décembre 2019

Lucien Toffi, un homme à l'écoute des goûts musicaux de la Jeunesse des années 60-70

D'origine italienne, Luciano Toffi a vu le jour à Zarsana, Province de La Spezia en Ligurie en 1926. Très tôt, il se sent attirer par le métier d'enseignant et se destine à devenir instituteur.

L'avenir en décidera autrement...  Âgé de 17 ans en 1943, il est incorporé de force par les allemands dans l'artillerie anti-aérienne. Sa plus grande crainte est d'être envoyé en Russie. Il déserte rapidement et rejoint la Résistance italienne. ²

Après la guerre, Lucien Toffi introduit  des demandes afin d'immigrer en Australie ou en France. En 1949, c'est sa demande d'immigration pour la France qui aboutit.

Mais les salaires étant  plus élevés en Belgique, Lucien Toffi décide de venir s'y installer, se fixe à Trazegnies et descend dans la mine. Nous sommes en 1951. Il travaillera dans différents sièges miniers de la région carolo.

Lucien fréquente régulièrement le "Café des Sports" à Trazegnies. Il tombe sous le charme de la fille des patrons du lieu. C'est le coup de foudre mais, la famille de Liliane Vergnon ne voit pas cette idylle d'un bon œil.

En effet, à cette époque, les "Ritals" comme on disait, n'ont pas bonne presse: voyous, feignants, profiteurs et ... séducteurs. Les "gens biens" voient d'un mauvais œil les mariages "mixtes".

Liliane et Lucien - Archives Janny Toffi
Le 22 mars 1952, Liliane et Lucien unissent leur destinée. Le 25 décembre 1954, Madame Toffi met au monde un petit garçon prénommé Janny.

Cet heureux événement réconcilie le jeune couple avec la famille de Liliane. Les jeunes parents reviennent habiter Trazegnies.

Pendant plusieurs années, Lucien sera un des moteurs de la vie culturelle et festive de Trazegnies. Il fera venir des chanteurs et des groupes lors des festivités liées au Goûter matrimonial de Trazegnies. Il animera et organisera également la braderie et autres festivités locales.

Qui plus est, le couple tient un café dont les locaux, anciennement l'Hostellerie du Connétable,  se trouvent dans le vieux château seigneurial de Trazegnies. 

Café du Château de Trazegnies (Nels) - Collection Luc Heuchon


C'est ici que vient se distraire la jeunesse locale car l'ambiance y est Rock'n Roll.

En effet, Lucien et son épouse leur proposent en attraction le week-end des formations musicales locales et autres dont un groupe local attitré : Les Readers.

Cette formation est notamment composée de Richard Karpinski (guitare solo), Franki Porfido et Fernand Desticker [sic].

C'est également au Café du Château que viennent répéter les Spitfires de Jacky Musialik(2). Et ils y jouent  à l'occasion.

Les Spitfires - Collection Jean-Marie Hartéon
Lucien est extrêmement apprécié par les jeunes musiciens car, il les paye. Ce qui n'est pas souvent le cas ailleurs. Jacky Musialik se rappelle qu'il leur donnait 400 francs par musicien. "Pour nous, un pactole".

Toujours sur la brèche pour trouver le ou les artistes à faire venir à Trazegnies ou dans la région carolorégienne, il n'hésite pas à aller à Anvers,..., à Londres ou dans l'Hexagone assister à des concerts afin de trouver le groupe, le chanteur susceptible d'intéresser le jeune public.

Dans le cadre des festivités du Goûter matrimonial ou pour d'autres occasions, il essaie de dégotter à chaque fois le groupe ou le chanteur qui fera afflué la jeunesse de la région à Trazegnies.

Pour preuves :
 
Le petit Janny se souvient particulièrement du dimanche 29 septembre 1963.  Un chapiteau a été installé dans le parc du château. 

Au programme du festival présenté par Michel Lemaire : Burt Blanca, Les Cousins, Richard Wéry et cerise sur le gâteau : Claude François et ses Gambers.

Janny Toffi se rappelle que  Claude François l'a pris sur ses genoux et de l'ambiance de folie qui régnait à l'occasion de la venue du chanteur. La gent féminine était déchaînée et le chanteur de "Belles, belles, belles" dut être escorté pour se rendre aux toilettes par plusieurs gardes du corps.

A l'occasion du 39ème goûter matrimonial, un radio crochet est organisé. C'est le  courcellois Daniel Van Thielen (3) qui remporte le concours. Le prix lui sera remis par le chanteur Dick Rivers, tête d'affiche du goûter.

C'est ainsi que Daniel accompagnera pendant une année le cirque Pinder (4) en qualité de chanteur.

Faisons de nouveau appel à la mémoire de Janny Toffi  pour évoquer la venue d'Eddy Mitchell, tête d'affiche avec Pascal Danel du goûter matrimonial du 15 mai 1967.
 
Eddy Mitchell demande à Lucien Toffi de lui montrer la scène sur laquelle il doit se produire.

Lucien s'exécute. Le chanteur français lui dit qu'il ne chantera pas car le public se trouve trop près de la scène. Lucien lui dit : pas de prestation, pas de cachet. Eddy lui répond : pas de problème, mes avocats s'occuperont de l'affaire.

Alors, Lucien qui est un homme pragmatique et capable de réagir rapidement, fait aller chercher et installer des barrières NADAR à un dizaine de mètres de la scène. Et fait appel à deux vieux agents de la police communale pour effectuer le service d'ordre.

Eddy Mitchell accepte alors d'honorer son contrat. Janny Toffi se rappelle que le chanteur- vedette chantera  une partie de son répertoire en play-back, fait rare à l'époque.

En 1968, ce sont les Charlots qui sont tête d'affiche au goûter matrimonial. Cette bande de farfelus met de l'ambiance hors scène dans l'enceinte du vénérable château de Trazegnies. Mais, lors de la répétition du groupe carolo "Jesse and James" également à l'affiche, survient un incident : les plombs sautent. Le batteur du groupe devient hystérique et Lucien lui balance une paire de baffes pour le calmer. Ceci fait,  Lucien se dirige vers un poteau situé au  fond de la cour où se trouve un coffret à fusibles,  ôte le plomb défectueux, le répare provisoirement  avec un fil de cuivre, remonte le delco et l'électricité revient. Le show peut continuer.

Lucien est un fin connaisseur en musique du moment (en  grande partie grâce à son fils). C'est ainsi que dans le courant des années 60, il pense avec des amis engager les Beatles et les faire jouer à Charleroi au Palais des Expositions.

L'affaire semble se mettre en place quand, catastrophe, le groupe de Liverpool change ses prétentions financières. Lucien et ses associés doivent renoncer à leur projet.

Le samedi 24 juin 1967 : grand événement musical à Courcelles. Le groupe rock anglais du moment, Les Yardbirds (avec Jimmy Page et Jeff Beck)  se produit sous chapiteau sur la Place du Trieu à l'occasion  de la 5ème Fête de l'Eté. Le groupe vient de se classer n°1 en Angleterre avec le morceau "For your love". 


Article paru dans La Petite Lanterne - Fonds local de la bibliothèque communale de courcelles
C'est la première fois que le groupe joue en Belgique. Alain Richir et Alain Neffe s'en souviennent encore. C'est grâce à Lucien Toffi, qui a décroché le contrat, que la chose a été possible. Mais pour une raison inconnue, cela ne s'est pas fait à Trazegnies et Lucien en a fait profité Courcelles.


En 1970, Lucien Toffi se lance dans un projet ambitieux : un festival pop à Trazegnies. C'est pourquoi, il se met en relation avec Jean Jième et Paul André, organisateurs d'événements musicaux dont les Pop Hot Show.


Revue "Pop Music" - Collection Luc Heuchon


Ces derniers marquent leur accord en précisant que Lucien Toffi doit engager des groupes belges en sus des groupes anglais devant se produire à Trazegnies.

Jean Jième  écrit à ce propos dans sa chronique sur Internet "Mémoire Rock 60/70"  :

"Pendant que Paul et moi ... nous avions reçu un appel d'un certain Monsieur Toffi qui habitait au Château de Trazegnies. Ce quinquagénaire particulièrement dynamique s'était mis en tête d'organiser à son tour un festival. ... "

Lucien accepte mais veut absolument avoir le groupe Yes en tête d'affiche. Jean Jième et Paul s'adressent au manager du groupe qui donne son accord de principe. Mais, Yes se désiste quelques temps après car, Tony Banks quitte le groupe pour divergences musicales.

Jean Jième et Paul André proposent alors le groupe anglais Judas Jump qui dit oui dans un premier temps puis  change d'avis.

Finalement, les têtes d'affiche seront les Wild Angels et The Edgar Brougthon Band. Le public n'eut pas à le regretter.

L'affiche du Hot Pop Show de Trazegnies sera finalement la suivante :

Dimanche 17 mai 1970 :

Four of Club (Belgique) - Live (Belgique) - Burning Plague (Belgique) - Tucker Zimmerman (USA) -  Carriage Company (Belgique) - Rainy Day Women (Suède) -Wild Angels (Grande-Bretagne)

Lundi 18 mai 1970 :

Vacation (Belgique) - Doctor Down Trip (Belgique) - Kleptomania (Belgique) - The Edgar Brougthon Band (Grande-Bretagne)


Revue "Pop Music" - Collection Luc heuchon

Le journaliste français Jean-Noël Coghe publie le 28 mai 1970 dans la revue Pop Music un article relatant les deux jours de festival. Il a surtout été marqué par la prestation des Wild Angels, groupe de rock à billy et l'ambiance que le groupe installa.

Il écrit à ce propos : "Le show des Wild Angels amena le délire collectif, par leurs fantastiques interprétations des grands classiques du Rock ... La scène fut littéralement envahie par des hordes de spectateurs en transes, le torse nu, le visage ruisselant de sueur."

Malgré la qualité des groupes, le Festival ne fut pas un grand succès de foule : 2000 spectateurs pour les deux jours. Lucien Toffi dut y aller de sa poche pour couvrir une partie des frais.

Mais, ce n'était pas la première fois, ni la dernière ...

L'aventure du Goûter matrimonial de Trazegnies s'arrêtera en 1993. Après, ce sera au tour de la braderie. Lucien en gardera un goût amer en bouche.

Lucien  Toffi nous a quitté le mercredi 19 avril 2006 à 4h30 du matin et fut inhumé au cimetière de Trazegnies le 21 avril.

Notes :
(1) En feuilletant les archives de Janny Toffi, Alain et moi avons de nos yeux vu les contrats signés par l'épouse de Lucien avec différents artistes dont : Eddy Mitchell, les Charlots,...
(2) Jacki Musialik : voir KI, KWA, Où n° 100 et 101
(3) Daniel Van Thielen de retour au bercail deviendra facteur.
(4) Cirque Pinder : créé en Angleterre par les frères William
George PINDER en 1853-1854. Toujours en activité.


Sources bio-bibliographiques

Entretien avec son fils Janny Toffi

Coghe, Jean-Noël

Rn' R Revivel à Trazegnies
in
"Pop Music",
1ère année, n° 9, 28/05/1970,

Jième, Jean

Le quatrième Pop Hot Show de Trazegnies : 17 et 18 mai 1970
in
"Mémoire Rock 60/70",

http://memoire60-70.be, 31/07/2012

Alain Richir et Luc Heuchon -

Reproduction partielle autorisée sous réserve de citer la source.

Contact avec les auteurs : 
alain.luc.richir.heuchon@gmail.com