jeudi 5 mai 2016

Noyer, Emile

Noyer, Emile - Ghislain

Pseudonymes : Milo ou Milo du Caraquin.

Courcelles, le 14 janvier 1915 – Bruxelles, 1995

Émile Noyer - Collection Luc Heuchon

Fils de Pierre-François, peintre en bâtiment et de Catherine Befayt, ménagère. Émile Noyer fit ses « primaires » chez les frères maristes à l’Institution Saint-Joseph de Courcelles-Sarty et obtient son diplôme du 4ème degré. 

Il fréquente également l’École de Musique de Courcelles, classe de Lucien Lagneau. Il donne une de ses premières prestations musicales publiques lors de la distribution « solennelle » des prix du dimanche 22 juillet 1928 en la salle du Cercle du Sartis. A cette occasion, il joue au baryton le morceau « Vois-tu la neige qui brille ? ».

Émile Noyer a également fréquenté le Conservatoire de Musique de Liège, classe d’Armand Deverdenne.

Ayant atteint l’âge requis, Émile entre en apprentissage chez un forgeron. Son contrat d’apprentissage terminé, il devient ouvrier dans une chaînerie avant de devenir ouvrier à la Société des Glaces de Courcelles. A cette époque, il est domicilié au n° 153 de la rue Jonet.

L’heure du service militaire a sonné. Le 31 mai 1935, il est intégré en qualité de milicien au 14ème Régiment de Ligne. Il est mis en congé illimité le 26 juillet 1936. Le 5 novembre 1936, il rempile pour trois ans et est engagé à la Musique du 1er régiment des Chasseurs ardennais en qualité de musicien de 5ème classe.

Le 15 décembre de l’année suivante, il est nommé musicien de 4ème classe et se réengage pour trois ans. La seconde guerre mondiale éclate. Après 18 jours de combats acharnés, l’armée belge capitule et Émile Noyer est envoyé en captivité au Stalag 1A en Prusse orientale.

En juillet 40, dans le dénuement le plus complet, il est envoyé avec des compagnons d’infortune à Zomerscuffen. A leur arrivée à la cantine Nielens, ils sont triés par des fermiers prussiens. Ils sont six à être choisis pour la ferme « Pauls » et sont priés de monter dans une charrette. Après un certain temps, celle-ci s’arrête. Léon Bernard, Joseph Henri et Émile Drugman, tous les trois de Courcelles, sont sommés de descendre. 

Quelques temps après, Émile et ses compagnons arrivent à destination. Ils sont accueillis violemment par le chien de la ferme. Ils sont conduits dans une pièce au sol jonché de « strin » (paille) et dont les seules commodités sont un seau pour effectuer leurs besoins naturels.

Pour nourriture, on leur sert une soupe avec du « noir pain ». Affamés, ils se jettent sur la nourriture et se gavent. Le repas terminé, on les enferme après leur avoir fait abandonner leur pantalon et leurs chaussures. Cependant, ils furent incommodés d’avoir trop mangé. Au grand désespoir des trois hommes, le seau ne suffit pas...

Le 2 octobre 1940, son épouse donne naissance à une petite fille prénommée Claudine qu’il embrassera pour la première fois après son rapatriement du 23 mai 1945. Il apprendra seulement sa naissance en septembre 1941. Cette heureuse nouvelle lui donnera la force d’endurer son triste sort.

Lors de sa captivité, il crée en 1942 avec Aramis Dumont et Élie Witgens la troupe théâtrale E4 et un orchestre. La troupe donnera son premier spectacle fin janvier 1943 au camp de Heinrichwalde. Un de ses compagnons de captivité au Stalag 1A s’appelait Maurice Hulin qui devint par la suite, secrétaire communal de la commune de Courcelles

Après son rapatriement, la Défense nationale lui octroie trois mois de repos à partir du 1er juin 1945 mais l’oisiveté ne lui convient pas. Il rejoint son affectation avant l’expiration de son congé le 31 juillet 1945. A cette même date, il est nommé musicien de 3ème classe et est désigné pour la Musique du 1er Régiment des Guides. 

 Il y deviendra musicien de 2ème classe le 1er octobre 1956, musicien de 1ère classe le 26 juin 1963, sous-chef de musique 1er soliste le 1er janvier 1965. Il jouera sous la direction du Major Yvon Ducène, un concitoyen.

Celui-ci nous a confié qu’Émile Noyer était pour lui plus qu’un de ses musiciens. C’était  un ami et un remarquable musicien.

En 1948, il fait partie également de l’orchestre du Théâtre royal de la Monnaie comme trombone 2ème soliste et tuba 1er soliste. Il quittera cet orchestre en 1979. Il fit également partie du « Quintette de cuivres Théo Mertens » et a participé à de nombreux enregistrements musicaux. Théo Mertens faisait également partie de la Musique des Guides.

Émile Noyer prendra sa retraite à l’armée le 1er février 1970.  

Membre de l’Amicale du Stalag 1A, il en animait les banquets notamment en chantant des chansons écrites pour la circonstance.

Il fut les dernières années de sa vie membre de l’A.L.W.C. C’est la lecture d’ « Imâges dè d’ci » de René Godeau et « Nos scrîjeûs » de René Meurée qui lui a donné l’envie d’écrire des textes en français et en patois. Il a également composé quelques musiques de chansons. Plusieurs de ses textes sont parus dans le Bourdon. 

Émile Noyer - Collection Luc Heuchon

Émile Noyer fut décoré à plusieurs reprises et reçut les distinctions honorifiques suivantes :

Médaille militaire de 2ème classe à la Croix de Chevalier de l’Ordre de la Couronne.Médaille commémorative de la Guerre 40-45 avec 2 sabres croisés.

Médaille du Prisonniers de Guerre 40-45 avec 5 barrettes. 

Médaille de l’Y.M.C.A. pour activités artistiques pendant la guerre.

 Médaille de la Croix Rouge de Belgique pour 40 dons de sang.

Médaille de l’Amicale des ex. P.G. du Stalag 1A pour services rendus.

Émile Noyer était un homme affable et énormément sympathique, nostalgique de son "tayon" et fier d’être un "courcèlangn". 

 Il a habité à la Drève d’Anjou n°26 à Uccle. 

Sources bio-bibliographiques

Questionnaire de novembre 1988 et entretiens.

Émile...

Émile Noyer (1915-1995), 

« El Bourdon »,

45e année, n° 480, 11/1995, 

p. 28-29, ill.

Nophi

Comment la troupe E.4, naquit, poussa et devint ce qu’elle est, 

« Le Diffuseur »,

 n° 10, 11/1943, p.3

Noyer, Émile

Souvenirs relatifs à la captivité en Allemagne d’Emile Noyer 

n° 11.129B/1A / croquis [d’] Arthur Keppenne  

. -  [Uccle : chez l'auteur, 1988]

 . – 62 p. : ill. ; 30 cm

Sur …

Sur les planches, sur les foires,

 « Le Diffuseur », 

n° 7, 07-08/1944, p. 2, ill.

Discographie

Hout-en Koperlazers uit de 20e eeuw / produktie 
leider : Jan Segers
. - Antwerpen : Kultuurraad voor Vlanderen 
    Belgische Radio en Televisie, 1969
. - 1 disque 33t
. - (Luister van de musik in Vlandern ; plaat 2)

mardi 3 mai 2016

Loly Doll


Loly Doll

Pseudonyme d’Augustine, Louisa Coppée.

La Louvière, le 31 août 1921 – Gosselies, le 28 avril 2012


Loly Doll années 80 - Collection Luc Heuchon
Augustine Copée dite « Loly Doll » est née au hameau de la Barette à La Louvière et a fréquenté l’école primaire d’Houdeng-Gougnies. Elle était fille de mineur et neuvième de 10 enfants.

Vers l’âge de 12 ou 13 ans, Augustine courait déjà les crochets de chanteur-amateur. Elle fut remarquée par Charles [sic]…, président du cercle dramatique d’Houdeng-Gougnies. Ce dernier obtint du père de Loly l’autorisation de la faire participer à un concours de chant organisé par le sus-dit cercle. Elle reçut le premier prix et la coupe. Ce furent ses vrais débuts sur les planches.

Elle a joué plusieurs pièces de théâtre dialectal et français. Son premier rôle fut celui de Pinsonnette dans la pièce du même nom. Pièce qui collait tant soi peu à sa réalité quotidienne, son père étant un buveur invétéré, comme le personnage du père dans la pièce. Loly débuta sa carrière au Drapeau blanc à La Louvière chez Delahaut et au "White Flag."

Elle épousa en 1940 Claude Bolle, mineur de fond avec lequel, elle eut deux filles. Elle reprit sa carrière en 1942 comme chanteuse de Caf’conc et adopta son pseudonyme. Son directeur artistique se nommait Pharaon Stoquart, créateur de la danse du Spirou. C’est d’ailleurs elle qui la dansera sur scène pour la première fois.

Elle enregistra plusieurs 78 tours (non commercialisés) pour se promotionner entre 1946 et 1956. Elle enregistra, entre autres, Le petit Boscot et Lèyiz-êmplorer particulièrement à l’intention de son époux à l’occasion d’une Sainte Barbe.

Elle resta quarante-deux semaines consécutives chez Sidonie, Place du Marché à Seraing après avoir chanté dans tous les cafés de la rue Neuve à Charleroi, Chez Jef (où elle fit une bonne partie de sa carrière), au Moulin du Sourire, au café de Gozée, Chez Willy, … et dans les bistrots de la place Charles II, au café du Midi, au Zinc, …

Tout en chantant, elle jouait de la batterie, instrument dont elle apprit à se servir sans connaître la musique. Elle abandonna son métier en 1960 pour s’occuper de ses enfants et accompagner sa fille, membre du groupe Les Germinettes de Jumet. 


Loly Doll est à gauche de la photo - Collection Luc Heuchon

Elle s’installa à Courcelles en 1965.

Dans les années 80, elle devint animatrice de radios-libres : Radio 8, Radio Bonheur et Radio Galaxy. 

Elle enregistra son premier vrai 45 tours en 1982 avec Raymond Devos, accordéoniste qui l’avait accompagnée plusieurs fois par le passé et qu’elle n’avait plus revu depuis vingt-cinq ans. Elle remit le couvert en 1983 mais sans R. Devos et se mit à écrire des poèmes et des chansons en français et en wallon. Pour ses chansons, elle se fit aider pour la musique par Jules Henreaux de Courcelles et J. Quettier.

Toujours pleine de vie, elle créa en 1988 une troupe théâtrale « Les Galaxiens de La Posterie » et écrivit une pièce en wallon : « Zoé marîye es Fîye ». La pièce sera créée le 23 octobre 1988 avec Lolly Doll dans le rôle principal.

Loly Doll était très fière de ses deux petits neveux, Charles-Nicolas Regnard qui a écrit une dizaine de pièces dialectales et françaises et Xavier Morrys, imitateur. Elle avait  également une grande tendresse pour sa nièce louvièroise Rabi-Rai qui est auteur-compositeur-interprète.

 

Discographie

        

Du gris : valse / Bénech et Dumont ; accompagné par l’ensemble Raymond Devos

Je pense à toi : tango / de R. Devos, M. Vansippe ; accompagné par l’ensemble

 Raymond Devos

. – [S.l.] : Ed. Dekar, [1982]

. -  1 disque 45 t (2’55-2’46)





Moulin des bois jolis / paroles et musique de Marcel Vansippe ; arrangement :

G. Legrand ; avec l’orch. Philippe Adant. Rendez-vous au soleil / Musique: M. Vansippe ;

paroles : R. Prince ; arrangement : G. Legrand ; avec l’orch. Philippe Adant

. – [S.l.] : Domino, [1983]

. – 1 disque 45 t. (2’23-3’02)


Sources biographiques
           
Heuchon, Luc
Interview

Wangermée, Robert

Dictionnaire de la chanson…, op. cit., p. 110

P.L.

Une pléiade de jeunes et moins jeunes talents avec les « Galaxiens de La Posterie

à Courcelles,

« Journal & Indépendance »,

151e année, octobre 1988

Un…

Un nouveau cercle dramatique à Courcelles,

« Journal & Indépendance »,

151e année, n° 238, mercredi 12 octobre 1988, p. 6


Bibliographie

Zoé marîye es Fîye : comédie en 2 tableaux

. – Courcelles : chez l’auteur, 1988

Recueil de poèmes et chansons : français-wallon

. – Courcelles : chez l’auteur, [1986]

. – [31] feuillets : ill.

Alain et Luc

Tous droits réservés.


jeudi 31 mars 2016

Attention, cela va bientôt commencer...

 Ben ouais..,

Alors que quelques articles étaient déjà rédigés et n'attendaient plus que leur parution, un orage a éclaté et hop, carte réseau endommagée et donc, plus d'Internet...

Le mal a été réparé et  ces articles vous seront bientôt proposés. A la lecture de ces articles, vous constaterez qu'ils ne sont pas "fabriqués" sur le même moule. En effet, les renseignements recueillis sont de sources différentes, pour certains artistes ou groupes, la documentation est restreinte. 

Quand cela est possible, nous avons rencontré ou nous irons à la rencontre des artistes ou des membres de leur famille, d'amis. Parfois, nous retranscrirons directement les témoignages écrits comme dans la notice biographique consacrée à Retty Murray de Souvret car, il n'y a rien à changer quand cela a été écrit avec tendresse par un être proche.

Cette petite mise au point nous a paru nécessaire et maintenant, place au sujet : la musique... courcelloise !!!

Alain et Luc 

dimanche 7 février 2016

En guise de présentation...

Voici un certain temps, Alain Richir et moi avions eu l'ambition d'écrire une histoire des groupes de rock et de bals de l'Entité de Courcelles dans les années 60. Ce projet a capoté faute de renseignements. 

En effet, alors que nous avions inventorié plus de dix groupes, il fallut se rendre à l'évidence : peu d'"acteurs" de l'époque répondirent  à nos appels. A l'exception d'anciens musiciens du groupe "Les Électronic's" créé en 1959 et d'Enzo Grazziano, ex-membre d'"ISORENTIS".

Entretemps, je me suis replongé dans mes archives et ma documentation. Je me suis rendu compte que les activités et productions musicales locales de tous poils faisaient pléthore.

Notre Entité a généré nombre de compositeurs, paroliers, chanteurs, musiciens, chefs d'orchestre, chorales, harmonies,  groupes musicaux, radios locales,...

Pour exemples :  René Godeau, Joël de Bachy, Loïc Nottet, Axel Hirsoux, Alain Neffe, Candy Strypes, Les Ondes, Marcel Claudel, Edgard Druine, Jean Roland, Radio Galaxy, Radio Bonheur,...

J'en ai parlé à mon "Oncle Paul" du ROCK international, belge et courcellois, Alain Richir et nous avons décidé de nous remettre en piste pour un projet encore plus ambitieux que le premier.

Notre but : concrétiser la chose par la création d'un blog et la production d'articles pour vous faire partager notre envie, nos recherches, nos découvertes, ...  

Et en finalité, peut-être, éditer un  livre.

Notre plus vif souhait, réussir. Notre blog se veut vivant. Donc, n'hésitez pas à nous faire part de vos remarques constructives, à nous apporter de nouveaux éléments, à nous faire connaître de nouveaux noms, ...

Surtout, vous inviter à la découverte ou à la redécouverte de nos artistes locaux.

A très bientôt,

Luc HEUCHON et  Alain RICHIR