jeudi 17 novembre 2016

Le Riverboat Jazz Club se voulait " Un club puissant et vivace..."

 

En l'année 1974, une poignée d'amateurs purs et durs férus de jazz donnait naissance à l'A.S.B.L. "Riverboat Jazz Club de Courcelles". 

Le "Riverboat Jazz Club" se voulait "un club puissant et vivace..."

Son but : "...faire connaître le Jazz véritable, par des concerts, auditions, jam-sessions, conférences, etc..."

En ce mois de septembre 1974, le Comité à la barre du club était composé de :

Président : le Docteur Henri Plaisant, Vices-présidents : Messieurs F. Tirot et Jim Herman (1), Secrétaire : Monsieur G. Postiaux, Trésorière : Madame Lucette Plaisant.

Membres : Messieurs Robert Tassin (2), A. Siernicki, Jacques Deghorain (3) et Francis Lafosse
 
Le club organisa son premier concert  le samedi 21 septembre 1974. Cette soirée se voulant une soirée découverte ouverte à tous s'intitulait " Jazz à tout âge" afin de présenter "un jazz susceptible d'intéresser un large public". 



Sextet "Jean-Pol Vanderborght" le 21/09/1974  (Photo Francis Haine - Collection Giuseppe Turco)






C'est le sextet "Jean-Lou et son bastringue" qui eut l'honneur d'ouvrir le bal à la salle "Le Stuart" au Petit-Courcelles.

"Jazz à tout âge" - Vue du public (Collection Giuseppe Turco)


Ce concert fut le prélude à bien d'autres concerts de jazz.




Autres manifestations :

1975 : New Dixie College Band ( Verviers) à la salle "Le Stuart" à Courcelles


(Collection Giuseppe Turco)




31/05/1975 : Sadi à la Salle du Belvédère à Courcelles


Sadi (deuxième à gauche de la photo) en compagnie d'une partie de l'assistance (Collection Giuseppe Turco)


10/10/1975 Jack Gondry and His New Music 


Formation Jack Gondry (Collection Giuseppe Turco)



Concert "Jack Gondry" - Assistance (Collection Giuseppe Turco)

 22/11/1975 : Les "Dixie Stompers" au Château de Trazegnies


Dixie Stompers 22/11/1975  (Collection Giuseppe Turco)


Vue de l'assistance (Collection Giuseppe Turco)
à gauche de la photo : Maria et Jacques Deghorain (3)  (Collection Giuseppe Turco)

1976

1977

12-02-1977 : The Cotton City Jazz Band 


The Cotton City Jazz Band (Collection Giuseppe Turco)



(Collection GiuseppeTurco)


Barry Martin and The Legends of Jazz - Samedi 15-10-1977
 
Barry Martin and The Legends of Jazz ( Collection Giuseppe Turco)



1978

04-02-1978 : Real Jazz' Express


Real Jazz Express (Collection Giuseppe Turco)


 18-03-1978 : Les Haricots rouges


Invitation au concert des "Haricots rouges" (Collection Giuseppe Turco)


 
 "Les Haricots rouges" sur scène (Collection Giuseppe Turco)



Les Haricots rouges et Lucette Plaisant (Collection Giuseppe Turco)


27 mai 1978 : The Rudy Balli Society Serenaders 

The Rudy Balli Society Serenaders (Collection Giuseppe Turco)



(1) Jim Herman dit "Big Jim" Herman. Big Jim était clarinettiste et membre fondateur du "Big Jim's Ragtime Band", excellent groupe de jazz "New Orleans" cantonné à Trazegnies.
(3) Jacques Deghorain, instituteur de son état et membre du "Big Jim's Ragtime Band". Son instrument : le tuba.
 

Avec un tout grand merci à Giuseppe Turco pour le prêt les documents illustrant cette notice.

Bibliographie

Plaisant (Henri)

Le Riverboat Jazz Club / photo Francis Haine
In
"La Petite Lanterne",
n° 1209, vendredi 13/09/1974, p.[2]

Sibiak, Michel

"Jazz à tout âge" pour la première du "Riverboat Jazz Club" de Courcelles
in
 "La Petite Lanterne",
n° 1211, vendredi 27/09/1974, p. [1], photo
 

Alain Richir et Luc Heuchon

(Tous droits réservés - Reproduction partielle autorisée sous la condition de citer la source.)


Commentaires

samedi 5 novembre 2016

Maurice Vaisière, musicologue...

Quand j’ai rencontré Maurice Vaisière en 1984-85, il était sous le choc de la mort récente de son frère avec qui il vivait. Et, pour se distraire il écrivait des paroles de chansons françaises et wallonnes. Il en profita pour me signaler la difficulté des auteurs patoisants à trouver un(e) interprète vedette pour lancer leurs chansons, un remplaçant de Bob Dechamps en quelque sorte. Il me confia encore qu'il n'appréciait pas la chanson française moderne. Sauf, la chanteuse Claude Maurane pour laquelle il était en train d'écrire une chanson pour s'amuser.

Mais, entrons maintenant dans le vif du sujet :
Maurice Vaisière est né à Trazegnies le 14 décembre 1918 et est décédé dans l'Entité de Mettet en 1990.

Son père était clerc organiste et faisait commerce de disques et de pianos à Gilly. Sa maman était institutrice, profession qu'elle exercera uniquement avant son mariage. Un frère expert-comptable aux contributions et une sœur musicienne.

Maurice avait 4 ans quand sa famille alla s’installer à Gilly où il fit ses études primaires. Mais, c’est au Collège de Bonne-Espérance qu’il fera ses humanités. 


Collection Luc Heuchon


Issu d'une famille de musiciens, il s’adonne très tôt de la musique comme hobby mais avec passion. Plus tard, il fera des études complètes d'harmonie et de contrepoint.

Après une candidature en philologie classique aux Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur, Maurice réussit sa licence en 1940 à l'Université de Louvain. Sans emploi, il poursuivra l'année suivante un doctorat. Il est le premier docteur dans sa branche selon le nouveau système instauré à l'époque.

Maurice entre dans la vie active en 1942. Il travaillera successivement comme enseignant ou surveillant à l'A.R. de Charleroi (pendant 3 ans), à Mouscron (pendant 3 ans), aux Athénées de Namur, Wavre, Mons et Beaumont (pendant 6 ans) pour finalement enseigner à l'A.R. de Gilly de 1952 à 1971.

Membre de l'Association littéraire wallonne de Charleroi à partir de 1942, il en deviendra vice-président (1948-1949). Envoyé à Mouscron, il perdra momentanément le contact avec les auteurs wallons et commencera à écrire en français.
Maurice Vaisière participa aux activités de l’ « Aspoye », mouvement fondé pendant la guerre par le futur sénateur Maurice Bologne et qui rassemblait des artistes, des écrivains...

Dès 1942, Roger Pinon, licencié en philologie germanique, non musicien passionné de folklore, demande son aide pour la transcription de chansons. Ils enquêteront sur le tirage au sort, les chansons de garde civique. Ils recueilleront plus de 450 chansons de Mouscron et de Flandre wallonne en patois et en français, qui seront publiées quelque 20 ans plus tard par la Commission de folklore. Cette collecte s'effectuera également notamment dans le Pays de Charleroi et à Noirville, où Vaisière possédait une maison de campagne et totalisera quelques 25.000 chansons, dont la publication se fit selon le budget de la Commission de Folklore. Pour les chansons-danses, Vaisière s'efforça de retrouver, en plus des paroles et de la musique, la chorégraphie.



Dans sa préface de la publication « Chansons populaires de la Flandre wallonne », Roger Pinon écrira au sujet de Maurice Vaisière :

«En 1925, M. G. Fraichefond, de Pecq, en Hainaut, communiquait deux chansons des allumoires au Musée de la Vie Wallonne. Mais c'est M. Léon Maes, qui enquêtait depuis longtemps sur le folklore de Mouscron, quand son attention fut plus spécialement attirée par la chanson, de jeu notamment, sous l'impulsion d'un jeune chercheur carolorégien, M. Maurice Vaisière, qui fut le premier véritable découvreur du folklore musical de Mouscron. Quant à Maurice Vaisière, professeur intérimaire à l'athénée royal de Mouscron, il utilisa ses loisirs et son savoir-faire à noter, ainsi que je le lui avais demandé, les chansons d'enfants et de jeux qu'il avait l'occasion d'entendre. Sa collection, commencée en avril 1943, ne se termina qu'avec son départ à la fin de 1944. Jamais loisirs forcés, loin du foyer et du Pays Noir qu'il célébrait en français et en dialecte, ne furent mieux mis à profit pour la musique et le folklore de la Wallonie…"

La collection que j'ai le plaisir de publier est importante à la fois par le nombre de documents qu'elle apporte, par la valeur des notations et par l'intérêt de très nombreuses pièces.

Quantitativement, les tables l'attestent, c'est une collection de 420 chansons, cris et formulettes qui vient s'ajouter au patrimoine déjà publié. Ce répertoire, avec ses variantes, s'élève à 705 documents et 448 notations musicales, et si l'on ajoute 14 types de formulettes ou chansons qui se sont amalgamés à d'autres, c'est 434 types qui sont représentés ici.

Qualitativement, on voudra bien remarquer que le notateur principal, M. Vaisière, a eu soin de noter, chaque fois qu'il l'a pu, les trois aspects essentiels d'une chanson ou d'une formulette : la mélodie, les paroles et la « fonction ». Il est rare qu'un travail aussi consciencieux soit mené par un seul chercheur. La méthode d'enquête fut des plus louables.

En général, l'enquêteur demandait aux enfants, avec l'aide d'un questionnaire dans la seconde phase de son travail, de bien vouloir noter sur fiche les chansons qu'ils connaissaient. Il s'informait ensuite de la fonction, puis, sur des feuilles de cahier lignées en rouge, il notait la mélodie qu'il entendait au fil des loisirs communs de lui-même et de ses élèves, filles et garçons, pendant les récréations et les études du temps de midi. Soigneusement il inscrivait la date de l'enquête, le nom du témoin, la fonction du chant.

Son enthousiasme débordant se communiqua aux parents de certains élèves, à des collègues et à diverses personnes qu'intéressait ce retour aux vieilles traditions. Et un jour, ce fut la rencontre avec Léon Maes. Rencontre qui ne pouvait qu'être bénéfique. Dès janvier 1944, Maurice Vaisière notait les chansons que Léon Maes avait apprises et retenues au cours de ses enquêtes.

Et à la Libération, ce fut la belle aventure de la « Petite Académie Wallonne » dans le journal "La Frontière", ce fut la composition d'une revue anti-allemande et anti-flamingante, ce fut... le rappel au foyer par la fin d'un intérim qui nous vaut une contribution nouvelle et de premier ordre au folklore de chez nous. »

Maurice Vaisière a collaboré à diverses revues dont le « Bourdon d'Châlèrwè », la « Revue wallonne », « Pro Wallonia » dans lesquelles il a fait le point sur ses travaux.

Il a également écrit des articles plus journalistiques dans d'autres revues et dans des journaux locaux, dans le but de promouvoir ses travaux personnels ainsi que ceux de l'A.L.W.C.

Lors de sa vice-présidence de l’Association, il était chargé de recueillir et de présenter les textes tant littéraires que scientifiques paraissant dans Pro Wallonia.

A Mouscron, il écrivait chaque semaine dans la revue «La Frontière", dirigée littérairement par l'écrivain Léon Maës, un article traitant du folklore musical ou, moins souvent, de la question wallonne. Avec d’autres personnalités, il demanda et obtint d'ailleurs le rattachement de la localité au Hainaut.

Il a publié, sous forme de cartes postales, des chansons de Jacques Bertrand, à l'occasion du centenaire de ce dernier. Chaque carte comporte 2 chansons dont une avec harmonisation personnelle. Les chansons en patois sont présentées avec leur traduction française, les chansons-danses avec leur chorégraphie (cela dans l'espoir qu'un groupe folklorique les crée, ce qui arrive d'ailleurs rarement, les chorégraphes n'ayant pas, selon Vaisière, les notions musicales indispensables pour créer).

Écrivains qui l'ont influencé :

Georges Fay : écrivain gillicien qui lui conseilla d'adhérer à l'A.L.W.C. et qui devient plus tard pour lui un ami.

Jules Vandereuse, ancien président de l'A.L.W.C., comme lui amateur de folklore.

Max-André Frère auteur littéraire qui souhaitait un wallon commun (bien que Vaisière soit opposé à cette idée). Édouard Lambinasse : auteur de textes, de chansons.

Arthur Balle : auteur d'un lexique de Cerfontaine.et surtout : Willy Bal : professeur à l'Université de Louvain., auteur d'articles sur la philologie wallonne.
Arille Carlier, ami qu'il aida dans l'élaboration de son dictionnaire. Est d'ailleurs en possession de la documentation de Carlier sur le folklore musical.Personnalités rencontrées qui l'ont marqué
Le lieutenant-général Vermaelen, écrivain en patois du Centre, l'illustrateur Roland Delattre de Marchienne, René Godeau et Joël Bachy, animateurs de cabarets pendant la guerre, l'écrivain et cabaretier Raymond Bertrand de Châtelet, l'auteur gillicien Louis Lecomte et l'écrivain Jules Sottiaux, professeur aux Jésuites de Charleroi.

Enseignant à l'A.R. de Gilly et dans le cadre de l’école, Maurice Vaisière a co-écrit des scénarios de téléfilms pour la R.T.B.F. Ils traitaient du tirage au sort, de la garde-civique, des chansons de 1940 et des grèves de 1886. Une copie de ce dernier titre a été montrée lors de l’exposition « Les grèves de 1886, prélude à cent ans de Progrès social » réalisée à la bibliothèque Langlois de Charleroi en 1986 par l'Institut européen interuniversitaire de l’Action sociale.

Ses passions étaient la littérature et la musique, sa grande maison de campagne et la peinture. D'autre part, il appréciait les musées, les émissions télévisées scientifiques de qualité, le jardinage et le sport. Principalement le football sans toutefois le pratiquer.

Maurice Vaisière a écrit trois romans :

"Ces hommes aux chapeaux verts" aux Editions Famille et Jeunesse et "Célestin Député" chez "Maison d'édition" à Couillet. Ces deux publications ont été illustrées par l'artiste Jean Braun. Ces deux ouvrages sont écrits dans la veine des livres d'Arthur Masson.



Collection Luc Heuchon

Quant au troisième roman "Journal de Classe", il a été édité chez "La nef de Paris éditions en 1958.



Collection Luc Heuchon

A l'époque de la parution de "Journal de classe", Maurice Vaisière met en musique des poésies d'auteurs français en collaboration avec Georges Legrand pour l'harmonisation. Une plaquette intitulée "Mes favoris" est publiée pour l'occasion.


Collection Luc Heuchon

En 1965, il commet une comédie en 4 actes intitulée "Les hommes d'avenir"


Vers la fin de sa vie, il se retira à Mettet où, il possédait une maison de campagne.

Sources bio-bibliographiques

Heuchon, Luc

Entretiens avec Maurice Vaisière 1984-1985

Barry, Félicien

270... op. cit., p. 86.

Coppe, Paul et Pirsoul, Léon

Dictionnaire-op. cit., p. 384. 

Lempereur, Emile

Calendrier... op. cit. , 3 , p. 24.

Littérature...

La littérature en Hainaut... op. cit-, p.31.
 

Maurice...

Maurice Vaisière n’est plus,

« El Bourdon »,

n° 423, 02/1990, p. 30


Wangermée, Robert
Dictionnaire de la chanson en Wallonie et à Bruxelles

. – Liège : Pierre Mardaga, 1995

Bibliographie

Monographies :

AI censé : skètch wallon

.-Gilly : [s.n.], 1944

.-[5] feuillets ; 27 cm

. - Copie dactylographiée
Célestin député / Maurice Vaisière couverture de Jean Brauns

. - Couillet : Maison d'édition, [195-?]

.- 198 p. : ill.
Ces dames aux chapeaux verts / Maurice Vaisière ; illustrations de
Jean Brauns

. - Bruxelles : Famille et jeune, [195-?]

. - 179 p. : ill. ; 21 cm
Chansons populaires de la Flandre wallonne/ recueillies en majorité par

Léon Maës et Maurice Vasière ; publiées et commentées par Roger Pinon

. - Bruxelles : Ministère de l'Education nationale et de la Culture :

Commission royale de Folklore, 1965

. - 2 fascicules (344 p.) ; 24 cm

DélIvrance : sketch radiophonique

. - Gilly : Maurice Vaisière, 1944

. - 42 feuillets ; 27 cm

. - Copie dactylographiée­

Les hommes d'avenir : comédie en 4 actes

. - Gilly Club-édition Maurice Vaisière, 1965

. - 24 p. ; 28 cm

Journal de classe : roman

. - Paris La nef de Paris éditions

. - 237 p. 18 cm

Écrits périodiques

El Bourdon...
Quand l'amour ès'prèsse : [poésie],

30e année, n° 309, Novembre 1978, p. 15.

Leune à mièl : [poésie],
31e année, n° 314, Mars 1979, p. 16.


Au mèsse-bourdon qui m'imprime dispûs l'an quarante... :
air "C’est magnifique",
31e année, n° 320, Novembre 1979, p. 7,
In wallon come in'd-a poupont : [poésie],

32e année, n° 326, Mai 1980, p. 9-10.

Salade à kierton : [poésie],
32e année, n° 330, Novembre 1980, p. 8.

Au planton du capistan,
33e année, n° 334, Mars 1981, p. 7.

La petite industrie performante de notre folklore musical,
33e année, n° 336, Mai 1981, p. 22-23.


El Varsavia, varsavienne / paroles de Jacques Bertrand ;
paroles françaises et arrangement de Maurice Vaisière,
37e année, n° 378, Juin 1985, p. 25-27. 

La bière de saison / paroles de Jacques Bertrand ;
musique de Maurice Vaisière,
37e année, n° 380, Septembre 1985, p. 25-27.


Luc Heuchon et Alain Richir
Reproduction partielle possible en citant la source.


Célestin député Ces hommes aux chapeaux vert Chansons populaires de la Flandre wallonne Léon Maës Maurice Vaisière Roger Pinon

jeudi 5 mai 2016

Noyer, Emile

Noyer, Emile - Ghislain

Pseudonymes : Milo ou Milo du Caraquin.

Courcelles, le 14 janvier 1915 – Bruxelles, 1995

Émile Noyer - Collection Luc Heuchon

Fils de Pierre-François, peintre en bâtiment et de Catherine Befayt, ménagère. Émile Noyer fit ses « primaires » chez les frères maristes à l’Institution Saint-Joseph de Courcelles-Sarty et obtient son diplôme du 4ème degré. 

Il fréquente également l’École de Musique de Courcelles, classe de Lucien Lagneau. Il donne une de ses premières prestations musicales publiques lors de la distribution « solennelle » des prix du dimanche 22 juillet 1928 en la salle du Cercle du Sartis. A cette occasion, il joue au baryton le morceau « Vois-tu la neige qui brille ? ».

Émile Noyer a également fréquenté le Conservatoire de Musique de Liège, classe d’Armand Deverdenne.

Ayant atteint l’âge requis, Émile entre en apprentissage chez un forgeron. Son contrat d’apprentissage terminé, il devient ouvrier dans une chaînerie avant de devenir ouvrier à la Société des Glaces de Courcelles. A cette époque, il est domicilié au n° 153 de la rue Jonet.

L’heure du service militaire a sonné. Le 31 mai 1935, il est intégré en qualité de milicien au 14ème Régiment de Ligne. Il est mis en congé illimité le 26 juillet 1936. Le 5 novembre 1936, il rempile pour trois ans et est engagé à la Musique du 1er régiment des Chasseurs ardennais en qualité de musicien de 5ème classe.

Le 15 décembre de l’année suivante, il est nommé musicien de 4ème classe et se réengage pour trois ans. La seconde guerre mondiale éclate. Après 18 jours de combats acharnés, l’armée belge capitule et Émile Noyer est envoyé en captivité au Stalag 1A en Prusse orientale.

En juillet 40, dans le dénuement le plus complet, il est envoyé avec des compagnons d’infortune à Zomerscuffen. A leur arrivée à la cantine Nielens, ils sont triés par des fermiers prussiens. Ils sont six à être choisis pour la ferme « Pauls » et sont priés de monter dans une charrette. Après un certain temps, celle-ci s’arrête. Léon Bernard, Joseph Henri et Émile Drugman, tous les trois de Courcelles, sont sommés de descendre. 

Quelques temps après, Émile et ses compagnons arrivent à destination. Ils sont accueillis violemment par le chien de la ferme. Ils sont conduits dans une pièce au sol jonché de « strin » (paille) et dont les seules commodités sont un seau pour effectuer leurs besoins naturels.

Pour nourriture, on leur sert une soupe avec du « noir pain ». Affamés, ils se jettent sur la nourriture et se gavent. Le repas terminé, on les enferme après leur avoir fait abandonner leur pantalon et leurs chaussures. Cependant, ils furent incommodés d’avoir trop mangé. Au grand désespoir des trois hommes, le seau ne suffit pas...

Le 2 octobre 1940, son épouse donne naissance à une petite fille prénommée Claudine qu’il embrassera pour la première fois après son rapatriement du 23 mai 1945. Il apprendra seulement sa naissance en septembre 1941. Cette heureuse nouvelle lui donnera la force d’endurer son triste sort.

Lors de sa captivité, il crée en 1942 avec Aramis Dumont et Élie Witgens la troupe théâtrale E4 et un orchestre. La troupe donnera son premier spectacle fin janvier 1943 au camp de Heinrichwalde. Un de ses compagnons de captivité au Stalag 1A s’appelait Maurice Hulin qui devint par la suite, secrétaire communal de la commune de Courcelles

Après son rapatriement, la Défense nationale lui octroie trois mois de repos à partir du 1er juin 1945 mais l’oisiveté ne lui convient pas. Il rejoint son affectation avant l’expiration de son congé le 31 juillet 1945. A cette même date, il est nommé musicien de 3ème classe et est désigné pour la Musique du 1er Régiment des Guides. 

 Il y deviendra musicien de 2ème classe le 1er octobre 1956, musicien de 1ère classe le 26 juin 1963, sous-chef de musique 1er soliste le 1er janvier 1965. Il jouera sous la direction du Major Yvon Ducène, un concitoyen.

Celui-ci nous a confié qu’Émile Noyer était pour lui plus qu’un de ses musiciens. C’était  un ami et un remarquable musicien.

En 1948, il fait partie également de l’orchestre du Théâtre royal de la Monnaie comme trombone 2ème soliste et tuba 1er soliste. Il quittera cet orchestre en 1979. Il fit également partie du « Quintette de cuivres Théo Mertens » et a participé à de nombreux enregistrements musicaux. Théo Mertens faisait également partie de la Musique des Guides.

Émile Noyer prendra sa retraite à l’armée le 1er février 1970.  

Membre de l’Amicale du Stalag 1A, il en animait les banquets notamment en chantant des chansons écrites pour la circonstance.

Il fut les dernières années de sa vie membre de l’A.L.W.C. C’est la lecture d’ « Imâges dè d’ci » de René Godeau et « Nos scrîjeûs » de René Meurée qui lui a donné l’envie d’écrire des textes en français et en patois. Il a également composé quelques musiques de chansons. Plusieurs de ses textes sont parus dans le Bourdon. 

Émile Noyer - Collection Luc Heuchon

Émile Noyer fut décoré à plusieurs reprises et reçut les distinctions honorifiques suivantes :

Médaille militaire de 2ème classe à la Croix de Chevalier de l’Ordre de la Couronne.Médaille commémorative de la Guerre 40-45 avec 2 sabres croisés.

Médaille du Prisonniers de Guerre 40-45 avec 5 barrettes. 

Médaille de l’Y.M.C.A. pour activités artistiques pendant la guerre.

 Médaille de la Croix Rouge de Belgique pour 40 dons de sang.

Médaille de l’Amicale des ex. P.G. du Stalag 1A pour services rendus.

Émile Noyer était un homme affable et énormément sympathique, nostalgique de son "tayon" et fier d’être un "courcèlangn". 

 Il a habité à la Drève d’Anjou n°26 à Uccle. 

Sources bio-bibliographiques

Questionnaire de novembre 1988 et entretiens.

Émile...

Émile Noyer (1915-1995), 

« El Bourdon »,

45e année, n° 480, 11/1995, 

p. 28-29, ill.

Nophi

Comment la troupe E.4, naquit, poussa et devint ce qu’elle est, 

« Le Diffuseur »,

 n° 10, 11/1943, p.3

Noyer, Émile

Souvenirs relatifs à la captivité en Allemagne d’Emile Noyer 

n° 11.129B/1A / croquis [d’] Arthur Keppenne  

. -  [Uccle : chez l'auteur, 1988]

 . – 62 p. : ill. ; 30 cm

Sur …

Sur les planches, sur les foires,

 « Le Diffuseur », 

n° 7, 07-08/1944, p. 2, ill.

Discographie

Hout-en Koperlazers uit de 20e eeuw / produktie 
leider : Jan Segers
. - Antwerpen : Kultuurraad voor Vlanderen 
    Belgische Radio en Televisie, 1969
. - 1 disque 33t
. - (Luister van de musik in Vlandern ; plaat 2)

mardi 3 mai 2016

Loly Doll


Loly Doll

Pseudonyme d’Augustine, Louisa Coppée.

La Louvière, le 31 août 1921 – Gosselies, le 28 avril 2012


Loly Doll années 80 - Collection Luc Heuchon
Augustine Copée dite « Loly Doll » est née au hameau de la Barette à La Louvière et a fréquenté l’école primaire d’Houdeng-Gougnies. Elle était fille de mineur et neuvième de 10 enfants.

Vers l’âge de 12 ou 13 ans, Augustine courait déjà les crochets de chanteur-amateur. Elle fut remarquée par Charles [sic]…, président du cercle dramatique d’Houdeng-Gougnies. Ce dernier obtint du père de Loly l’autorisation de la faire participer à un concours de chant organisé par le sus-dit cercle. Elle reçut le premier prix et la coupe. Ce furent ses vrais débuts sur les planches.

Elle a joué plusieurs pièces de théâtre dialectal et français. Son premier rôle fut celui de Pinsonnette dans la pièce du même nom. Pièce qui collait tant soi peu à sa réalité quotidienne, son père étant un buveur invétéré, comme le personnage du père dans la pièce. Loly débuta sa carrière au Drapeau blanc à La Louvière chez Delahaut et au "White Flag."

Elle épousa en 1940 Claude Bolle, mineur de fond avec lequel, elle eut deux filles. Elle reprit sa carrière en 1942 comme chanteuse de Caf’conc et adopta son pseudonyme. Son directeur artistique se nommait Pharaon Stoquart, créateur de la danse du Spirou. C’est d’ailleurs elle qui la dansera sur scène pour la première fois.

Elle enregistra plusieurs 78 tours (non commercialisés) pour se promotionner entre 1946 et 1956. Elle enregistra, entre autres, Le petit Boscot et Lèyiz-êmplorer particulièrement à l’intention de son époux à l’occasion d’une Sainte Barbe.

Elle resta quarante-deux semaines consécutives chez Sidonie, Place du Marché à Seraing après avoir chanté dans tous les cafés de la rue Neuve à Charleroi, Chez Jef (où elle fit une bonne partie de sa carrière), au Moulin du Sourire, au café de Gozée, Chez Willy, … et dans les bistrots de la place Charles II, au café du Midi, au Zinc, …

Tout en chantant, elle jouait de la batterie, instrument dont elle apprit à se servir sans connaître la musique. Elle abandonna son métier en 1960 pour s’occuper de ses enfants et accompagner sa fille, membre du groupe Les Germinettes de Jumet. 


Loly Doll est à gauche de la photo - Collection Luc Heuchon

Elle s’installa à Courcelles en 1965.

Dans les années 80, elle devint animatrice de radios-libres : Radio 8, Radio Bonheur et Radio Galaxy. 

Elle enregistra son premier vrai 45 tours en 1982 avec Raymond Devos, accordéoniste qui l’avait accompagnée plusieurs fois par le passé et qu’elle n’avait plus revu depuis vingt-cinq ans. Elle remit le couvert en 1983 mais sans R. Devos et se mit à écrire des poèmes et des chansons en français et en wallon. Pour ses chansons, elle se fit aider pour la musique par Jules Henreaux de Courcelles et J. Quettier.

Toujours pleine de vie, elle créa en 1988 une troupe théâtrale « Les Galaxiens de La Posterie » et écrivit une pièce en wallon : « Zoé marîye es Fîye ». La pièce sera créée le 23 octobre 1988 avec Lolly Doll dans le rôle principal.

Loly Doll était très fière de ses deux petits neveux, Charles-Nicolas Regnard qui a écrit une dizaine de pièces dialectales et françaises et Xavier Morrys, imitateur. Elle avait  également une grande tendresse pour sa nièce louvièroise Rabi-Rai qui est auteur-compositeur-interprète.

 

Discographie

        

Du gris : valse / Bénech et Dumont ; accompagné par l’ensemble Raymond Devos

Je pense à toi : tango / de R. Devos, M. Vansippe ; accompagné par l’ensemble

 Raymond Devos

. – [S.l.] : Ed. Dekar, [1982]

. -  1 disque 45 t (2’55-2’46)





Moulin des bois jolis / paroles et musique de Marcel Vansippe ; arrangement :

G. Legrand ; avec l’orch. Philippe Adant. Rendez-vous au soleil / Musique: M. Vansippe ;

paroles : R. Prince ; arrangement : G. Legrand ; avec l’orch. Philippe Adant

. – [S.l.] : Domino, [1983]

. – 1 disque 45 t. (2’23-3’02)


Sources biographiques
           
Heuchon, Luc
Interview

Wangermée, Robert

Dictionnaire de la chanson…, op. cit., p. 110

P.L.

Une pléiade de jeunes et moins jeunes talents avec les « Galaxiens de La Posterie

à Courcelles,

« Journal & Indépendance »,

151e année, octobre 1988

Un…

Un nouveau cercle dramatique à Courcelles,

« Journal & Indépendance »,

151e année, n° 238, mercredi 12 octobre 1988, p. 6


Bibliographie

Zoé marîye es Fîye : comédie en 2 tableaux

. – Courcelles : chez l’auteur, 1988

Recueil de poèmes et chansons : français-wallon

. – Courcelles : chez l’auteur, [1986]

. – [31] feuillets : ill.

Alain et Luc

Tous droits réservés.